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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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Selon René Musset, il existe en effet un lien entre la custodia castri exercée par le<br />

sénéchal de Normandie et les prés de Caen : « la jouissance des prés du roi en même<br />

temps que les liberationes non précisées constituaient la rétribution de la garde du<br />

château » 99 . Il est rare en effet que des gages constituent la seule forme de rémunération<br />

d’un agent au service du roi.<br />

Les formes de rémunération<br />

L’expression la plus courante indiquant le paiement d’un agent est : in<br />

liberatione ou in liberatione constituta. Littéralement, cette expression signifie pour la<br />

libération, la délivrance ou plus exactement la livraison de gages en argent mais qui<br />

étaient à l’origine en nature et notamment en vêtements dont la couleur permettait de<br />

reconnaître les agents au service du roi (c’est d’ailleurs le sens que porte toujours le<br />

terme liveries en anglais). L’idée de délivrance, étymologiquement sous-jacente,<br />

reflétait aussi, sans doute, le lien de dépendance domestique que le paiement des gages<br />

impliquait entre un serviteur et son maître, la rétribution venant libérer le serviteur de<br />

son lien et acquitter le maître du service rendu 100 . À côté de ces modes de rémunération,<br />

apparaissent de temps à autre des paiements dits in corredio, in mercede et in stipendia,<br />

mais ceux-ci concernent plus rarement les agents au service du roi. Dans l’ACM<br />

présentée dans le chapitre 1 (graphique 1.7), l’éloignement de la modalité STI (qui<br />

regroupe les rémunérations hors in liberatione) des modalités indiquant le caractère<br />

royal et investi des chantiers à cette époque suggèrent que ces modes de paiements<br />

concernaient rarement les constructions royales. De fait, on retrouve ces mentions<br />

surtout lorsqu’il s’agit des comptes des évêchés en vacance, comme c’est le cas pour les<br />

comptes l’archevêché d’York, en 1185, où le gardien du parc du palais archiépiscopal<br />

de Scrooby reçoit 5 sous in mercede et 14 sous in liberatione 101 . La double entrée<br />

signale qu’il s’agit bien de deux modes de rémunération différents. Alors que le merces<br />

signifie plus clairement une gratification ou une récompense pour le service rendu,<br />

liberatione constitue la rémunération du titre de gardien, dont le montant est fixé par la<br />

coutume. La même année, le jardinier du palais archiépiscopal de Southwell reçoit 3<br />

99 MUSSET, R., « Une institution peu connue de la Normandie ducale: les prés et les foins du seigneur<br />

Roi », dans Autour du pouvoir ducal normand Xe-XIIe siècles, 1985, p. 77-93, (p. 83).<br />

100 Ces réflexions doivent beaucoup aux rencontres organisées dans le cadre de l’ANR salaire et salariat<br />

au Moyen Âge, dirigée par Laurent Feller, Philippe Bernardi et Patrice Beck. Voir notamment les textes<br />

produits au cours de la deuxième rencontre : (http://lamop.univ-paris1.fr/W3/salaire/textes/Salaire et<br />

salariat_2_décembre 2006.pdf).<br />

101 PR 31 H.II, p. 78.<br />

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