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2.1.1- La domestication des constructions castrales<br />

Évolution sémantique et problèmes de terminologie<br />

Sur les graphiques 5.11 construits à partir des occurrences des termes désignant<br />

les sites concernés par les dépenses enregistrées à l’Échiquier de Westminster, on<br />

observe que l’occurrence la plus fréquente, qui concerne plus de la moitié des mentions<br />

de dépenses de construction, est celle de castellum. Ce constat amène à faire une<br />

première remarque sur la différence entre castellum et castrum qui a depuis longtemps<br />

interrogé les historiens, cherchant à comprendre les réalités castrales désignées par le<br />

vocabulaire des documents 187 . Dans un article datant de 1975, Barnard Bachrach<br />

proposait une synthèse des débats et de nouvelles propositions, en adaptant la typologie<br />

établie par Jean Richard en 1960. Celui-ci distinguait les châteaux à proprement parler<br />

pour désigner les résidences de première importance, qui étaient en même temps des<br />

centres institutionnels et judiciaires ; les châteaux neufs qui étaient de plus petite taille,<br />

de moindre importance et souvent plus éphémères ; et enfin les maisons fortes qui<br />

recouvraient des résidences privées fortifiées 188 . Montrant les difficultés de l’extension<br />

d’une telle typologie fondée sur l’étude des documents bourguignons à l’ouest de la<br />

France, Barnard Bachrach a rejoint la thèse J.-F. Verbruggen sur l’inefficacité du<br />

recours aux termes médiévaux, puisque castrum, castellum, munitio, firmitas, oppidum<br />

apparaissent largement interchangeables du IX e au XIII e siècles. Cependant, il s’écarte<br />

des conclusions de Verbruggen sur un point : tandis que ce dernier déduit de son étude<br />

qu’il n’y avait pas de vocabulaire technique systématique, B. Bachrach pense au<br />

contraire que cette conclusion est davantage un effet des sources choisies, surtout<br />

cléricales, qu’une interprétation exacte de la réalité. La chronique d’Adhémar de<br />

Chabannes montre également que ce dernier faisait une claire distinction entre l’urbs<br />

187 HÉLIOT, P., « Les châteaux-forts en France Xe-XIIe siècles à la lumière de travaux récents », Journal<br />

des savants (1965), p. 483-514; FINÓ, J. F., Forteresses de la France médiévale construction, attaque,<br />

défense, 1977; BARBIER, P., La France féodale. Châteaux-forts et églises fortifiés, 1968; CHÂTELAIN,<br />

A., Donjons romans des pays d'Ouest : étude comparative sur les donjons romans quadrangulaires de la<br />

France de l'Ouest, 1973; CROZET, R., « Recherche sur les sites de châteaux et de lieux fortifiés en haut<br />

Poitou au Moyen Âge », Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest (et des Musées de Poitiers), 4e<br />

serie: 11 (1971), p. 187-217; FIXOT, M., Les fortifications de terre et les origines féodales dans le<br />

Cinglais, 1968; VERBRUGGEN, J., « Notes sur le sens des mots castrum, castellum et quelques autres<br />

expression qui désignent des fortifications », Revue belge de philologie et d'histoire, 28 (1950), p. 147-<br />

155; DEBORD, A., « Castrum et castellum chez Ademar de Chabannes », Archéologie médiévale, 9<br />

(1979), p. 97-113.<br />

188 BACHRACH, B. S., « Early medieval fortifications in the « West » <strong>of</strong> France : a revised technical<br />

vocabulary », Technology and Culture, 16: 7-10 (1975), p. 531-569 reprend et nuance la typologie de<br />

RICHARD, J., « Châteaux, châtelains et vassaux en Bourgogne aux Xe et XIIe siècles », C.C.M., 3, p.<br />

433-447.<br />

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