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mines et l’arrêt temporaire de la production 470 . En 1176, cependant l’activité semble<br />

avoir repris puisque William d’Erkembald est à nouveau capable de fournir £40 de<br />

plomb, et trois ans plus tard 100 carretata 471 . Mais le taux d’affermage paraît de moins<br />

en moins adapté à la production réelle des mines. Remarquant que les difficultés du<br />

fermier des mines apparaissent dès les années 1160, Peter Claughton propose un autre<br />

facteur d’explication plus structurel : l’appauvrissement de la galène argentifère dans le<br />

dernier tiers du XII e siècle. Selon lui, la production de plomb des années 1180 suggère<br />

en effet que les minerais extraits contenaient un taux d’argent moins important qu’au<br />

milieu du siècle où il était à 42 once (soit 1,20 kg) par tonne 472 . Cet appauvrissement<br />

peut s’expliquer par la raréfaction des minerais de surface, généralement plus riches en<br />

argent, grâce au phénomène d’oxydation produit par l’érosion. Jusqu’alors, les minerais<br />

se récoltaient facilement à la surface des veines qui traversaient les roches carbonifères<br />

des Pennines 473 . Ces veines étaient parcourues de fissures souvent fermées, presque<br />

verticales, mais avec une grande extension latérale, courant sur plusieurs kilomètres.<br />

L’exploitation des minerais en pr<strong>of</strong>ondeur, qui ne dépasse pas sept mètres avant le XVI e<br />

siècle, aurait impliqué le développement d’infrastructures plus coûteuses alors que la<br />

production reposait de moins en moins sur l’extraction d’argent. Malgré l’essor, à cette<br />

époque, de nouvelles techniques de fonte en fûts (« bole »), plus adaptées à l’extraction<br />

des minerais à faible taux d’argent 474 , la vente des produits des mines ne permettait pas<br />

d’atteindre le montant fixe de la ferme. La réponse du pouvoir à cette crise est la<br />

restructuration de l’exploitation des mines en 1181.<br />

À cette date, la ferme des « mines de Carlisle » est en effet redistribuée entre<br />

William d’Erkembald qui n’en détient plus qu’un quart, Richard de Logis et son frère<br />

Humfrey qui en possèdent un autre quart, Richard de Edmodeshall, Adam neveu de<br />

Rolin et Henri le Estreis qui en rendent compte pour une moitié jusqu’en 1185, date à<br />

470 BLANCHARD, I. W., Mining, Metallurgy and Minting in the Middle Ages. Vol. 2: Afro-European<br />

Supremacy, 1125-1225, 2001 ; JORDAN FANTOSME, Chronicle, 1987, p. 603-605, cite JORDAN<br />

FANTOSME, Chronicle <strong>of</strong> the War Between the English and the Scots in 1173 and 1174, 1840, p. 226-<br />

274, et propose une carte des raids montrant que le complexe miniers du Northumberland se trouve au<br />

cœur de la trajectoire de l’armée écossaise (p. 604).<br />

471 PR. 22. H.II., p. 141 ; 25 H.II, p. 30.<br />

472 CLAUGHTON, P., « Silver Mining in England and Wales 1066-1500 », unpublished, PhD, Exeter,<br />

2003, p. 102; CLAUGHTON, P., « Production and Economic Impact: Northern Pennine (English) Silver<br />

in the 12th Century », dans Proceedings <strong>of</strong> the 6th International Mining History Congress, 2003, p. 146-<br />

149.<br />

473 RAISTRICK, A. et JENNINGS, B., A History <strong>of</strong> lead Mining in the Pennines, 1965, p. xiv.<br />

474 BLANCHARD, I. W., « Lead mining and smelting in medieval England and Wales », dans Medieval<br />

Industry, 1981, p. 72-85, p. 72-85.<br />

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