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s’exerçant pas uniquement au travers des liens de fidélité directs entre le roi et ses<br />

barons, mais par un contrôle direct accru (par ses propres gardiens) sur les lieux qui<br />

fondaient l’assise territoriale de la domination sociale. En quelque sorte, l’usage du<br />

vocable d’imperium apparaît comme une manière d’exprimer la souveraineté d’un<br />

pouvoir dont l’exercice dépasse le champ des seuls rapports interpersonnels de la<br />

vassalité. Cette conception du pouvoir apparaît très différente de celle qu’Henri II<br />

exerçait effectivement en Aquitaine. Dans le duché, la réaffirmation de la puissance<br />

publique au cours de la répression suivant la révolte de 1173 semble avoir eu pour<br />

principal objectif de transformer les rapports de domination fondés sur une féodalité<br />

beaucoup moins structurée. Pour André Debord, l’action des Plantagenêt en Aquitaine<br />

a, en réalité, consisté à « féodaliser » les rapports sociaux et politiques 72 . Si la<br />

féodalisation de l’Aquitaine était engagée dès la fin du XI e siècle, par Ge<strong>of</strong>froy Martel,<br />

puis poursuivi par Louis VII, ce processus s’accentua au cours de la seconde moitié du<br />

XII e siècle. L’organisation sociale de l’Aquitaine connut alors une transformation<br />

radicale, passant d’un système fondé sur la clientèle et le consensus coutumier envers la<br />

prééminence ducale à un système de territorialisation et de centralisation du pouvoir<br />

princier revendiquant son aptitude à commander sur l’ensemble de la principauté.<br />

Frédéric Boutoulle a également montré comment les Plantagenêt avaient<br />

progressivement imposé, en Gascogne, non seulement une nouvelle fiscalité, le service<br />

militaire, mais également le droit de garde des héritiers et la retenue des fiefs et des<br />

établissements monastiques en vacance 73 . Si l’on en croit un chroniqueur comme Benoît<br />

de Peterborough, lorsqu’il relate la répression menée par Richard en Agenais en 1175,<br />

l’affirmation de ces nouveaux rapports de pouvoir passa principalement par la<br />

réactivation du principe de reddibilité des châteaux inféodés :<br />

Cette année-là, Richard, comte de Poitiers, fils d’Henri, roi<br />

d’Angleterre, détruisit totalement, sur ordre de son père, les châteaux<br />

du Poitou qui avait été retenus ou renforcés contre son père au temps<br />

des hostilités. Et vers la saint Jean-Baptiste, assemblant une grande<br />

armée, il prit le château de Castillou sur Agen, qu’Arnaud de Boville<br />

avait fortifié contre lui, et qu’il ne voulait pas rendre 74 .<br />

72 DEBORD, A., La société laïque dans les pays de la Charente : Xe-XIIe siècles, 1984, p. 370.<br />

73 BOUTOULLE, F., « La Gascogne sous les premiers Plantagenêts (1152-1204) », dans Plantagenêts et<br />

Capétiens: Confrontations et Héritage, 2006, p. 285-318 cite notamment le Petit cartulaire de La Sauve-<br />

Majeur, bibliothèque municipale de Bordeaux, ms 770, p. 130.<br />

74 PETERBOROUGH, I, p. 101: Eodem anno, Ricardus comes Pictaviae, filius Henrici Regis Angliae,<br />

castella Pictaviae, que contra patrem suum tempore hostilitatis infortiata vel tenta fuerant, per<br />

praeceptum patris sui in nihilum redegit. Et circa festum Sancti Baptistae, congregato magno exercitu,<br />

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