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sont attribués entre 1166 à 1185 notamment pour ériger la tour (in operatione turris de
Brugis) 152 . Malgré les négociations avec Iowerth Goch à qui Henri II donne le château
de Chirk en échange de la paix en 1167 153 , trois ans plus tard, il doit faire fortifier
Shrawardine puis Ellesmere qu’il retenait depuis la confiscation de l’honneur de
Guillaume Peverell en 1153 154 .
Rees Davies considère l’année 1172 comme une charnière dans la politique
royale en Pays de Galles. En 1171, l’accord passé entre Henri II et Rhys ap Gruffyd
contribue à faire de la marche galloise une frontière séparante plus qu’un front pionnier.
Rhys y reconnaît son statut de vassal tandis qu’Henri II lui accorde une autorité
supérieure sur les autres seigneurs gallois et confirme ses gains territoriaux contre un
tribut. Dès lors et pour les quarante années à venir, aucun roi anglais n’envahira le Pays
de Galles 155 . La mise en place d’une politique presque exclusivement défensive à partir
de 1171 résulte en grande partie du désintérêt des Marcher Lords, dont l’énergie
militaire est alors canalisée par la conquête de l’Irlande. Au cours des années suivantes,
les interventions d’Henri II se limitent à des fonctions d’arbitrage, visant à conserver la
paix 156 . Ainsi, en 1175, il ordonne au comte de Pembroke de restaurer Caerleaon à son
seigneur gallois et en 1179, il confisque à Roger de Mortimer, pour avoir enfreint le
« droit public » en tuant le prince gallois Cadwallon ap Madog du Mealienydd, son
château de Cymaron et le fait réparer 157 . En juin 1175, Henri II cherche à formaliser son
autorité supérieure en Pays de Galles, en convoquant un concile à Gloucester, puis à
Geddington en 1177 où il reçoit l’hommage lige du Lord Rhys et des gallois, en
échange de terres (Ellesmere et Meirionydd) 158 . Ces conciles s’inscrivent dans le
contexte des années qui suivent la révolte des barons de 1173 et la redéfinition par
Henri II de son imperium, y compris en Écosse (traité de Falaise), en Irlande (traité de
Windsor) et au Pays de Galles (concile de Gloucester). À la différence de l’Irlande
152
£150 seront dépensées par la suite, principalement pour des réparations y compris de la tour vers 1206-
1207.
153
LATIMER, P., « Henry II's campaign against the welsh in 1165 », The Welsh History Review, 14
(1989), p. 523-552; Brut y tywysogyon, or, The chronicle of the princes : Peniarth Ms. 20 version, 1985
[1952], p. 64.
154
PR 17, p. 32, 110 ; 18 H.II, p. 110.
155
DAVIES, R. R., The Age of Conquest Wales 1063-1415, 1991, p. 271.
156
GIRAUD DE BARRI, Opera. 1, De rebus a se gestis libri III. Invectionum libellus. Symbolum
electorum, 1861-1891, p. 57.
157
DICETO I, p. 437-38 : a jure publico tutum debuit habuisse praesidium (il devait être entendu selon le
droit public); PR 25 H.II., p.39 £10 in reparatione castelli de Camaron.
158
DAVIES, R. R., The Age of Conquest Wales 1063-1415, 1991, p. 290-91.
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