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terme de via regia, qui n’apparaît en contexte juridique qu’après la conquête, n’est pas<br />

limité aux quatre routes royales, au contraire. Dans les premières versions des Leis<br />

Willelme, compilées vers 1150, l’une des clauses établit que « De quatre chemins, à<br />

savoir Watling Strete, Erming Strete, Fosse, Ickenild, si sur l’un des quatre chemins<br />

quelqu’un tue ou s’attaque à une personne qui voyage à travers le pays, il rompt la paix<br />

du roi » 335 . Vers 1170-1200, ces lois sont traduites en latin et des modifications<br />

apparaissent notamment en ce qui concerne les chemins qui ne sont plus que trois et qui<br />

sont devenus des stratae regiae 336 . Un tel glissement traduit bien la tentative de réduire<br />

la juridiction des routes royales aux seules King’s Four Highways afin de limiter leur<br />

extension territoriale dans le paysage féodal. Alan Cooper insiste cependant sur le fait<br />

qu’aucune source n’indique que ce mythe a eu des applications pratiques légales. Il<br />

souligne plutôt la tendance qui se renforce au cours du XIII e siècle dans le sens de la<br />

reconnaissance de l’équation : route commune = route royale. Ce n’est qu’à partir du<br />

XIII e siècle que les juristes parviennent à reconstruire le droit des Highways, tel qu’il<br />

ressemblait à celui du X e siècle 337 . Paradoxalement, c’est en reprenant les principes du<br />

droit romain antique qu’ils y parvinrent.<br />

La construction de ce mythe et la question de la juridiction des routes doivent<br />

être replacées dans un contexte où la nécessité d’assurer la protection des routes se fait<br />

plus pressante partir du XII e siècle, car elle favorise l’essor commercial et la prospérité<br />

du royaume, mais permet également la rapidité des itinéraires royaux (voir chapitre 5).<br />

La mise en place d’un système routier efficace au XII e siècle, si elle résulte largement<br />

du développement des échanges commerciaux ne peut donc totalement être séparé de<br />

l’extension de la juridiction royale sur les routes du royaume 338 .<br />

335<br />

LIEBERMANN, F., Die Gesetze der Angelsachsen. Herausgegeben im Auftrage der Savigny-Stiftung,<br />

1898, I, p. 510, Leis Willelme, n°26 (Hk) : « De quatre chemins, ceo est saveir Watlingestrete,<br />

Er[m]ingestrete, Fosse et Hykenild, ki en aucun de ces quatre chemins ocist aucun, ki seit errant par le<br />

pais, u asaut, si enfreint la pais le rei ».<br />

336<br />

Ibid., Leis Willelme, n°26 (L) : De tribus stratis regiis. In tribus stratis regiis, id est Watelingestrete,<br />

Erningestrete et Fosse, qui hominem per patriam transeuntem occiderit vel assultum fecerit, pacem regis<br />

infrigit. Pour l’interprétation littéraire de cette evolution voir COOPER, A. R., « The King's Four<br />

Highways: legal fiction meets fictional law », J.M.H., 20: 4 (2000), p. 351-370.<br />

337<br />

COOPER, A. R., « The Rise and Fall <strong>of</strong> the Anglo-Saxon Law <strong>of</strong> the Highway », H.S.J., 12 (2002),<br />

p. 39-69.<br />

338<br />

BAUTIER, R. H., La France de Philippe Auguste: le temps des mutations, 1982.<br />

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