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1350) 220 , ils n’ont pas manqué de les soutenir financièrement ou moralement. Plusieurs
entrées dans les pipe rolls témoignent de ces aides financières, plus ou moins
conséquentes. Ainsi en 1185, Henri II fait réparer le pont qui relie Rhymney à Gundley,
en Pays de Galles 221 . En 1193, alors que l’armée du roi est à Kingston, le pont qui
traverse la Tamise doit être réparé, sans doute pour permettre le passage des soldats en
toute sécurité 222 . Le fait que la royauté se charge de ces réparations suggère l’absence
d’obligations associées à ce pont. En 1223, le pont était en effet à nouveau dégradé
parce que les services d’auxilium et de consilium n’avaient pas été accomplis. La garde
du pont est alors confiée à deux hommes, Henri de St Albans et Mathieu de Kingston 223 .
Selon Stuart Rigold, le pont de Kingston faisait partie de ces grands ponts qui avaient
été initialement bâtis davantage pour les besoins de l’armée que pour le commerce, et
dont les réparations nécessitaient souvent d’importantes quantités de bois auxquelles les
rois d’Angleterre suppléaient en autorisant des saisies dans les forêts royales 224 .
Les prérogatives royales sur les ponts s’affirment ainsi, à mesure que la
disparition des obligations créait des vacances qui appelaient à la régularisation, ou
lorsque la construction de nouveaux ponts exigeait l’attribution de nouveaux droits. Les
pipe rolls enregistrent ainsi parfois la nomination d’un gardien du pont, chargé de
collecter les revenus des péages et d’en rendre compte annuellement à l’Échiquier,
comme c’est le cas à Merton dans l’Oxfordshire, où la garde du pont est confiée en
1204 à Hugues d’Arden 225 .
En 1193, il est également question d’un pont construit à Holborn, au nord de
Londres, pour lequel le trésor royal attribue £4 12s. 5d 226 . Contrairement à la réfection
ponctuelle de Kingston, le patronage de la construction du pont d’Holborn semble avoir
été plus suivie. La première mention d’aides royales apparaît en 1191, identique à celle
de 1193. Il n’en est question par la suite qu’en 1211 et 1214, date à laquelle Jean
220 HARRISON, D. F., The Bridges of Medieval England, 2004 ; BROOKS, N., « Medieval bridges : a
window onto changing concepts of state power », H.S.J., 7 (1995), p. 11-37.
221 PR 31 H.II., p. 6 : £27 5s. in reparatione pontis de Renni versus Gundleu ; 4s. pro I magna corda ad
eundem pontem.
222 PR 5 Richard, p. 154 : 53s. 6d. in reparatione pontis de Chingeston quando exercitus regis ibi fuit
223 Rot. Lit. Claus. I. 1204-1224, 1833, p. 558, 579 ; HARRISON, D. F., The Bridges of Medieval
England, 2004, p. 162.
224 RIGOLD, S. E., « Structural aspects of Medieval Timber Bridges », Medieval Archaeolgy, 19 (1975),
p. 48-91.
225 Rotuli de Liberate ac de misis et praestitis regnante Johannes, HARDY, T. D. (éd.), 1844, p. 67 :
Mandamus vobis quod habere faciatis Hugoni de Arden custodiam pontis de M’eton reddendo inde nobis
per annis redditum quam vicomes vel anctecessores sui inde reddere solebant.
226 PR 5 Richard, p. 159 : in operatione pontis de Holeburn per visum Baldwini de Holeburne et
Goscelini.
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