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défenses mais également le logis, la cheminée et l’escalier. Contrairement à Jean
Mesqui qui attribue la paternité des travaux aux seigneurs de Mauléon, Marie-Pierre
Baudry se fonde sur l’étude de l’appareil mis en œuvre pour attribuer les constructions à
Richard : le moyen appareil de pierres de tailles à joints fins, avec des assises peu
épaisses, comme sur l’éperon, dont la fonction défensive est attestée par les petites
salles à archères ; de même les tourelles et les tours de flanquement sont très proches de
ce qu’on peut observer sur les autres constructions de Richard à la même époque et
notamment à Clairvaux 346 .
Les travaux de Pascale Gadé insistent cependant moins sur les constructions
attribuées à Richard au château de Talmont que sur les rapports que ce prince a
entretenus avec cette région du Poitou au cours de son règne. Elle met notamment en
évidence l’étroite association entre la domination de cet espace par Richard à partir de
1182 et l’implantation de nombreuses fondations monastiques.
3.2.3- Le relais des fondations monastiques
Au regard de la carte des répartitions des fondations et des châteaux royaux
(carte 2.8), on peut observer une forte concentration de fondations royales en Poitou et
notamment dans les marches nord-ouest du comté. La plupart des établissements
installés dans cet espace appartenaient aux ordres « nouveaux », nés de la réforme du
monachisme bénédictin au tournant du XI e et du XII e siècle, et pour lesquels les
Plantagenêt avaient une prédilection bien connue 347 . Que ce soit l’ordre de Grandmont,
fondé par Étienne de Muret (en 1074), dont l’intérêt aurait été suscité par Mathilde et
Aliénor et qu’il affectionna particulièrement, l’ordre des Prémontrés, fondés par Norbert
de Xanten (en 1080), celui des Chartreux, fondés par saint Bruno à Grenoble (en 1084),
qu’il implanta en Angleterre en faisant venir saint Hugues, ou encore celui de Cîteaux,
fondé par Robert de Molesme (en 1098) qui connut un essor fabuleux sous Bernard de
Clairvaux, tous ces ordres constituent les principales fondations monastiques d’Henri II
(XIe-XIIe siècle) », dans Les Fortifications dans les domaines Plantagenêt, XIIe-XIVe siècles, 2000, p.
115-116
346 MESQUI, J., Châteaux forts et fortifications en France, 1997, p. 369-70; BAUDRY, M.-P., Les
fortifications des Plantagenêts en Poitou : 1154-1242, 2001 p. 247-256 ; CORVISIER, C., « Les
châteaux de Richard Coeur de Lion ou l'oeuvre de pierre comme démonstration de force », dans Richard
coeur de Lion roi d'Angleterre, duc de Normandie 1157-1199, 2004, p. 199-228.
347 HALLAM, E. M., « Henry II, Richard I and the order of Grandmont », J.M.H., 1: 2 (1975), p. 165-
186; HALLAM, E. M., « Aspects of the monastic patronage of the English and French royal houses, c.
1130-1270 », unpublished PhD. L’attachement des Plantagenêt pour les bénédictins “non réformés” n’en
reste pas moins fort, notamment en Normandie, mais s’ils bénéficient du patronage royal, ce n’est pas
sous forme de nouvelles fondations. Voir GAZEAU, V., Normannia monastica, 2007.
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