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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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livra sans combat à Philippe Auguste, lui ouvrant ainsi les portes de la Normandie 75 .<br />

Les conquêtes du roi de France sont <strong>of</strong>ficialisées un mois avant la libération de Richard,<br />

par un traité signé en janvier 1194 entre Jean Sans Terre et Philippe à <strong>Paris</strong>. Dans ce<br />

traité qui n’eut jamais le temps d’entrer en application, Jean déclarait tenir du roi de<br />

France « à perpétuité toutes ses terres de Normandie qui se trouvaient de ce côté-ci de la<br />

Seine, du lieu où la Seine rejoint la mer jusqu’en France, c’est-à-dire dans la partie de<br />

Normandie où la Seine coule et où se trouve Rouen, à l’exception de la ville de Rouen<br />

et de deux lieues autour de Rouen » 76 . On le voit, la délimitation des espaces<br />

d’appartenance ne se résume plus à une simple énumération des positions mais délimite<br />

un espace, certes toujours polarisé, mais également mesuré (deux lieues) et fini (de la<br />

mer à la France). Par la suite le traité continue ainsi, utilisant à nouveau le cours des<br />

rivières pour fixer la frontière, empiétant largement sur la ligne des fossés royaux<br />

qu’avait érigés Henri II :<br />

Le roi de France tiendra Le Vaudreuil, avec son château et ses<br />

dépendances et toute la partie de la Normandie qui est en deçà du<br />

fleuve dit Iton, c'est-à-dire le fleuve qui coule jusqu’à Chennebrun,<br />

incluant Chennebrun et ses dépendances, le château de Verneuil avec<br />

ses dépendances et la cité d’Évreux et ses dépendances et avec tous<br />

les autres châteaux et fortifications et mottes de ce coté de l’Iton 77 .<br />

Quant au nord de la Seine, le traité se contente seulement de mentionner le<br />

passage des châteaux de Drincourt et d’Arques dans la mouvance française. Il ne fait<br />

ainsi qu’entériner les prises militaires de Philippe Auguste qui doit également compter<br />

dans cette région avec les seigneurs de Beauvais et du Vermandois. Il ne peut donc fixer<br />

une limite aussi précise qu’aux confins de son propre domaine. Dans ces régions<br />

comme dans les marches du Maine et de la Touraine, qui sont également fixées dans le<br />

traité, les modes de délimitation restent essentiellement topographiques, procédant par<br />

l’énumération des châteaux :<br />

75 HOVEDEN, III, p. 206 : Gilbertus vero de Gwascioil habuit in cusstodia castellum de Gisortio et<br />

castellum de Nefle et tradidit utrumque regi Franciae, et adhaesit ei.<br />

76 Layettes I, n°412 ; tales conventions facte sunt inter me et karissimum dominum meum Philippum<br />

regem Francie : quod ipse debet habere in perpetuum in Normannia totam terram que est citra<br />

Secanam, ab eo loco ubi Secana cadit in mare usque in Franciam, sicut Secana currit, ex ea parte<br />

Normannie in qua situm est Rothomagum, excepta villa Rothomagi et duabus leucis circa Rothomagum.<br />

77 Layettes, I, n°412 : Preterea rex Francie debet habere Vallem-Rotholii cum castello et cum<br />

pertinenciis suis, et totam illam partem Normannie que est citra fluvium qui dicitur Itun, sicut idem<br />

fluvium currit, usque ad Chesnebrun, cum ipso Chesnebrun et cum pertinenciiis suis et castellum<br />

Vernolii cum pertinenciis suis, et civitatem Ebroïcensem, cum pertinentiis suis, et cum aliis castellis et<br />

munitionibus et terrris citra Itum.<br />

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