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fidèles mais aussi par les dons des grands seigneurs 200 . Les charités restent cependant le<br />

principal mode de financement des ponts jusqu’à la fin du Moyen Âge 201 . Les princes se<br />

contentant souvent d’établir les conditions de création de telles institutions, les<br />

subventionnant parfois aussi de leurs propres aumônes.<br />

Le patronage des charités de pont : le cas du pont de Londres<br />

La première mention de ce système de charité pour la construction de pont en<br />

Angleterre apparaît à Londres, en 1176. Selon les annales de Merton, Southwark et<br />

Waverley, cette année là, commence le chantier d’un pont en pierre sur la Tamise, face<br />

à la Tower 202 . Les travaux sont dirigés par un certain Pierre, capellanus sacerdos de<br />

Sainte-Marie de Colechurch, l’église paroissiale où Thomas Becket avait été baptisé.<br />

Cette construction visait à remplacer l’ancien pont en bois qui s’était fortement dégradé<br />

sous l’effet de la marée et des nombreux incendies 203 . Pierre de Colechurch, qui avait<br />

mené, selon les registres de Holy Trinity Priory, les travaux de réparation du pont en<br />

bois en 1163, était donc parfaitement conscient des difficultés que poserait la<br />

construction d’un nouveau pont en pierre 204 . Les fouilles archéologiques ont également<br />

montré que la construction d’un pont en pierre était projetée dès 1158, puisque deux<br />

caissons remplis de moellons sont installés pour supporter la principale structure du<br />

pont (illustrations 3.14) 205 .<br />

En 1179-80, Henri II autorise cinq guildes du pont à se former contre 42<br />

marcs 206 . Ces guildes, ou confraternités, vraisemblablement formées sous l’égide de<br />

Pierre de Colechurch, sur le modèle des charités continentales, visaient davantage à<br />

lever et à gérer les fonds nécessaires à la construction, qu’à jouer le rôle du maître<br />

200<br />

À Albi, comme souvent dans le sud de la France, c’étaient principalement l’évêque qui était la<br />

principale autorité et le premier financier de ces œuvres. BIGET, J.-L., « Récits d'une histoire oubliée (Ve<br />

- XIIe siècle) », dans Histoire d'Albi, 1983, p. 33-56.<br />

201<br />

BROOKS, N., « Medieval bridges : a window onto changing concepts <strong>of</strong> state power », H.S.J., 7<br />

(1995), p. 11-37; COOPER, A. R., Bridges, Law and Power in Medieval England, 700-1400, 2006, p. 22;<br />

BOYER, M. N., Medieval French bridges. A History. 1976.<br />

202<br />

Annales monastici, LUARD, H. R. (éd.), 1864, II, p. 240 : Hoc anno pons lapideus Londoniae<br />

inceptus est a Petro capellano de Colechurch.<br />

203<br />

Sur le London Bridge voir : BROOKE, C. N. L. et KEIR, G., London, 800-1216 the Shaping <strong>of</strong> a City,<br />

1975, p. 44 ; HOME, G., Old London Bridge, 1931 ; KEENE, D., « London Bridge and the identity <strong>of</strong> the<br />

medieval City », Transactions <strong>of</strong> the London and Middlesex Archaeological Society, 51 (2001), p. 143-<br />

156; WATSON, B.; BRIGHAM, T. et DYSON, T. (eds.), London Bridge : 2000 years <strong>of</strong> a river crossing,<br />

2001 qui détaille les procédés techniques de construction.<br />

204<br />

COOPER, A. R., Bridges, Law and Power in Medieval England, 700-1400, 2006, p. 110.<br />

205<br />

THOMAS, C., The Archaeology <strong>of</strong> London, 2002 ; p.33-35. La dendrochronoloie indique que les<br />

poteaux de bois datent de 1187-88. Les pierres venaient principalement de Purbeck et du Kent.<br />

206<br />

PR 26 H.II., p. 153-4.<br />

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