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imposant l’hommage féodal en Aquitaine, les Plantagenêt se donnaient donc également<br />

les moyens de contrôler les fiefs et les châteaux seigneuriaux qui leur avaient, de droit,<br />

échappé jusque-là. La résistance de l’aristocratie d’Aquitaine était donc moins une<br />

résistance au pouvoir ducal en soi qu’à son renforcement territorial, par le biais de la<br />

diffusion de l’inféodation des tenures, dans un espace où l’alleu était globalement la<br />

norme.<br />

Dans cette configuration, l’éloignement du pouvoir capétien, qui ne pouvaient<br />

que difficilement s’imposer territorialement dans ces espaces, permet de comprendre le<br />

renversement des alliances qui favorisa la conquête de Philippe Auguste : moins qu’un<br />

sentiment nouveau d’adhésion, c’est essentiellement le rejet du pouvoir Plantagenêt,<br />

que les seigneurs aquitains pensaient remplacer par l’autorité capétienne 416 . L’échec de<br />

Richard en Poitou est donc bien l’expression de l’impossible territorialisation de son<br />

pouvoir au pr<strong>of</strong>it de puissances seigneuries régionales : celles des seigneurs de<br />

Lusignan, des vicomtes de Limoges et des comtes d’Angoulême, qui consolidèrent leur<br />

pouvoir en formant de vaste seigneuries compactes et centrées autour d’un réseau de<br />

fortifications 417 .<br />

L’échec de cette politique a donc été interprété comme l’incapacité des<br />

Plantagenêt à contenir l’essor des grandes familles locales. Parmi les différents<br />

arguments avancés pour tenter de comprendre cet échec, Nicholas Vincent souligne la<br />

mise à distance des seigneurs poitevins des cercles de fidélités de la cour, en Angleterre<br />

comme en Normandie 418 . Malgré les tentatives d’alliances extra-régionales que le<br />

contrôle des successions permettait de réaliser, l’intégration des seigneurs poitevins<br />

dans l’organisation féodale à l’échelle de l’empire n’a pas aussi bien fonctionné que<br />

pour le cas des seigneurs des marches normano-angevines. C’est le constat que dresse<br />

également Sir James Holt, en 1986, dans un article où il attirait l’attention sur l’échange<br />

de chartes entre Jean et Aliénor en juillet 1199 par lequel Aliénor, qui venait de rendre<br />

hommage à Philippe Auguste pour son duché, le donnait à son fils qui lui rendait<br />

hommage en même temps que celui-ci la reconnaissait domina de sa personne et de ses<br />

biens. Selon Sir James Holt, cette manœuvre qui visait à écarter Arthur de la succession<br />

du duché contribuait en même temps à évacuer la notion de souveraineté comme<br />

416<br />

VINCENT, N., « King Henry II and the Poitevins », dans La cour Plantagenêt, 1154-1204, 2000, p.<br />

103-135.<br />

417<br />

HAJDU, R., « Castles, Castellans and the structure <strong>of</strong> politics in Poitou 1152-1271 », J.M.H., 4:1<br />

(1978), p. 27-53.<br />

418<br />

VINCENT, N., « King Henry II and the Poitevins », dans La cour Plantagenêt, 1154-1204, 2000, p.<br />

103-135.<br />

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