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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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souvent à un séjour normand (près de 20%), si l’on s’en tient aux passages de la<br />

Manche répertoriés. Hormis ces données, Henri II consacre effectivement près d’un<br />

tiers de son règne aux îles britanniques, 12% à l’Anjou, 13% à ses autres possessions<br />

continentales. En intégrant la dimension chronologique de ces itinéraires, on s’aperçoit<br />

alors que jusqu’aux années 1170, Henri II est principalement sur le continent,<br />

n’effectuant que trois séjours en Angleterre : de décembre 1154 au 10 janvier 1156, puis<br />

du 7 avril 1157 au 14 août 1158 et du 25 janvier 1163 aux alentours du 9 mars 1166,<br />

hormis un court séjour d’un mois en Normandie en avril-mai 1165 pour rencontrer<br />

Louis VII à Gisors. Puis à partir de 1170, Henri II retourne au moins une fois par an en<br />

Angleterre jusqu’à sa mort (sauf en 1183). La comparaison des graphiques du temps<br />

passé selon les espaces fait ressortir la forte mobilité d’Henri II par rapport à celle de ses<br />

fils (graphiques 5.4). Tandis que Richard passe le plus clair de son temps en Normandie<br />

(46%) et en Anjou (20%) à affronter les armées capétiennes, Jean est condamné, après<br />

la perte de la Normandie en 1204 et de l’Anjou en 1206, à séjourner majoritairement en<br />

Angleterre, sa présence sur le continent se réduisant à de vaines campagnes militaires.<br />

Au-delà de ces premières observations, il est possible de pousser plus loin<br />

l’analyse à partir d’autres outils cartographique, comme l’anamorphose. Cet outil<br />

cartographique permet notamment d’introduire une dimension temporelle dans la<br />

représentation de l’espace et mesurer l’éloignement ou la proximité vécue par les<br />

acteurs (voir chapitre 1). Bien connue lorsqu’il s’agit d’illustrer la distorsion entre<br />

l’espace et le temps qu’a introduit le TGV dans nos sociétés, la déformation en<br />

anamorphose des cartes 5.4 <strong>of</strong>fre une nouvelle image (cartes 5.5), à vocation<br />

heuristique, de l’espace parcouru par les Plantagenêt et dont on proposera quelques<br />

pistes d’interprétation. Contrairement à la carte des TGV, ces anamorphoses ont été<br />

construites sur le principe de la distance des marges non en terme de temps nécessaire<br />

pour s’y rendre, mais de temps passé à les parcourir. Autrement dit, il s’agit de mesurer<br />

la densité des espaces en fonction de la présence ou de l’absence des Plantagenêt. Les<br />

marges apparaissent ainsi d’autant plus lointaines qu’elles sont peu parcourues par le<br />

roi ; au contraire, les espaces de densité sont les espaces fréquemment visités par les<br />

Plantagenêt. L’anamorphose ayant pour fonction d’adapter la forme de la carte « à la<br />

réalité perçue » 12 , elle oriente donc les questionnements autour de la question des<br />

représentations de l’espace parcouru. Ceci nous amène donc à poser l’hypothèse selon<br />

12 LANGLOIS, P. et DENAIN, J.-C., « Cartographie en anamorphose », Cybergeo, Cartographie,<br />

Imagerie, SIG (14 mars 2007), .<br />

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