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(Staffordshire) 196 ou encore des chanoines arrouaisiens de Donnington Wood qui furent
transférés à Lilleshall 197 . Le cas de refondation le plus célèbre est celui de l’abbaye
cistercienne de Bordesley dans le Worcestershire. Au début de son règne, Étienne de
Blois avait récompensé le comte Waléran de Meulan († 1166) pour son soutien en lui
concédant de nombreuses terres que ce dernier utilisa pour fonder l’abbaye cistercienne
de Bordesley 198 . Après la victoire de Mathilde à Lincoln, plutôt que de faire détruire la
florissante maison cistercienne de son rival, qui risquait de lui aliéner le soutien de
l’Église, Mathilde opta pour sa refondation. Elle ne pouvait en effet reconnaître cette
fondation sans reconnaître la légitimité du don royal qui en était à l’origine. Waléran dut
témoigner de la nouvelle charte de fondation et l’abbé qui était un ami de Waléran resta
en place, mais à partir de ce moment, Bordesley devint une abbaye royale 199 . Dans une
charte qu’Henri II émet à Rouen entre 1156 et 1159, il confirme la fondation de
Bordesley comme une œuvre commune de Mathilde et de lui-même pour le salut de ses
ancêtres et successeurs et pour « la stabilité et la paix du royaume d’Angleterre » (pro
stabilitate et pace regni) ou encore pour l’état et la préservation du royaume » (pro statu
et incolumitate regni) 200 . L’enjeu de cette refondation est ainsi clairement explicité et
justifié. Cette mention revient dans de nombreuses chartes du début du règne d’Henri II,
c’est le cas notamment des confirmations qu’il concède à l’abbaye cistercienne de
Coggeshall qui avait été fondée par Étienne et sa femme Maud, entre 1137 et 1142 201 ;
du prieuré de Saint-Martin de Douvres, lieu de la mort d’Étienne de Blois 202 ; de
196
Ibid. cite Regesta Regum Anglo-Normannorum, 1066-1154. III. Regesta Regis Stephani ac Mathildis
Imperatricis ac Gaufridi et Henrici Ducum Normannorum, 1135-1154, 1968 n° 838-840.
197
Ibid. n° 460-462.
198
CHIBNALL, M., art. cit., p. 107-130.
199
Recueil des actes d’Henri II I, p 65, n° LVII, p. 221-2, n° CXVII, p 383-384, n° CCXXXVI.
200
VINCENT, N., « Regional variations in the Charters of King Henry II (1154-89) », dans Charters and
charter scholarship in Britain and Ireland, 2005, p. 70-119; VINCENT, N., « The pilgrimage of the
Angevin kings of England 1154-1272 », dans Pilgrimage. The English experience from Becket to Bunyan,
2002, p. 12-45 souligne également le role de cette expression dans la capacité que les Plantagenêt avaient
à se revendiquer comme des intérecesseurs pour obtenir de Dieu la paix du royaume, un rôle qui les
plaçaient dans la continuité des aspirations sacrales de leurs prédécesseurs anglo-saxon. Recueil des actes
d’Henri II , I, n°CXVII, Acta Plantagenêt (69H) : Sciatis dominam et matrem meam Matill(idem)
imperatricem et me fundasse abbatiam de Bordeslegha de ordine Cisterciensi in honore beate virginis
Marie pro amore Dei et pro anima regis H(enrici) aui mei et com(itis) G(alfridi) And(egauorum) patris
mei et aliorum parentum et antecessorum nostrorum et pro salute nostra et heredum nostrorum et pro
stabilitate et pace regni Anglie.
201
‘Houses of Cistercian monks: Abbey of Coggeshall', A History of the County of Essex: Volume 2
(1907), p. 125-129. URL: http://www.british-history.ac.uk/report.aspx?compid=39835; Ibid., I, n°
CLXXXV, Acta Plantagenêt (2244H): Sciatis me suscepisse in manu et protectione et propria elemosina
mea abbatiam de Coggeshal'b et omnes res et possessiones suas pro salute anime mee et parentum,
antecessorum et successorum meorum et regni mei stabilitate…
202
Acta Plantagenet (1006H): Sciatis me dedisse et in perpetuum concessisse ecclesie sancti Martini de
Douorr' et monachis ibidem Deo seruientibus pro Dei amore et salute anime mee et pro incolumitate
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