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puissant honneur de Gloucester, dans les marches galloises 212 . Le choix de tel ou tel
ordre religieux avait également semble-t-il des implications politiques. C’est ce que
Lindy Grant et Janet Burton ont suggéré notamment dans l’installation des
communautés savignienne ou cistercienne en Angleterre sous le règne d’Étienne 213 .
Alors qu’il était encore comte de Mortain, Étienne avait favorisé l’essor de l’abbaye de
Savigny tandis que Mathilde et Henri II s’appuyèrent davantage sur l’ordre des
cisterciens pendant la guerre civile. Mais les cisterciens parvinrent progressivement à
s’attirer le patronage des barons des deux partis opposés et en 1147, ils intégrèrent les
maisons de l’ordre de Savigny alors en déclin. L’introduction d’un couvent de
Fontevriste par Mathilde dans ces mêmes années (1147-1155) à Nuneaton devait
également instaurer de nouveaux liens entre le monachisme anglais et angevin 214 . En
Aquitaine, Henri II prolonge cette action, avec l’aide de sa femme Aliénor, en installant
de nombreuses communautés notamment de grandmontains, un ordre limousin, dans les
espaces les moins bien contrôlés du Poitou (voir infra). C’est d’ailleurs autour de la
fondation de l’une de ces communautés grandmontines qu’Henri II rencontre la
résistance de l’un des plus puissants seigneurs d’Anjou, Étienne de Marçay, qui
occupait alors la fonction de sénéchal 215 . Dans quelle mesure ce conflit résulte-t-il de la
transformation des rapports entre le roi et ses officiers ou plus exactement en quoi
l’ambiguïté sur laquelle il repose est-elle symptomatique du renforcement du pouvoir
territorial du roi ?
2.2.2- Henri II, les fondations de ses officiers et la reconnaissance du droit du roi
En vertu des responsabilités que lui conférait sa fonction de sénéchal, Étienne de
Marçay fut mêlé à presque toutes les constructions comtales entreprises en Anjou au
cours du règne d’Henri II. À l’instar de la Normandie, l’Anjou possédait un office de
sénéchal depuis le XI e siècle. Selon Jacques Boussard, si les premières mentions d’un
office de sénéchal attaché à maison des comtes d’Anjou apparaissent autour de 1060 et
1080, l’évolution de cet office en une véritable fonction de « vice-comte » se situerait
212 CHIBNALL, M., « The Empress Mathilda and Church Reform », T.R.H.S., 38 (1988), p. 107-130, cite
KNOWLES, D. et HADCOCK, R. N., Medieval Religious Houses : England and Wales, 1971.
213 GRANT, L., « The Architecture of the Early Savignacs and Cistercians in Normandy », dans A.N.S.,
1987, p. 111-143; GRANT, L., Architecture and Society in Normandy, 1120-1270, 2005, p. 23;
BURTON, J., « English Monasteries and the Continent in the Reign og King Stephen », dans King
Stephen's Reign(1135-1154), 2008, p. 98-114.
214 Ibid. cite , p. 123-124, 165.
215 LEVESQUE, J. (éd.), Annales ordinis Grandimontis. Nunc primùm editi & in hanc epitomen redacti,
1662.
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