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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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du XII e siècle, le réseau de châteaux en Angleterre constituait donc clairement l’ossature<br />

du pouvoir monarchique, par la polarisation de l’espace mais aussi parce qu’ils étaient<br />

les lieux dans lesquels s’articulaient l’exercice du pouvoir central et du dominium local.<br />

Les châteaux et surtout leur fonctionnement en réseau ont en effet constitué les<br />

principaux points d’appui à partir desquels une politique de maîtrise de l’espace était<br />

possible. Les chantiers de construction, par la circulation des finances, des matériaux et<br />

des pr<strong>of</strong>essionnels attachés au service du roi chargés de diffuser l’image architecturée<br />

du pouvoir, ont donc participé à sa territorialisation. La politique de construction des<br />

Plantagenêt montre donc, qu’avant les questions liées à la fiscalité et à la guerre, la<br />

modernité de l’État se construit dans les rapports qu’entretient le pouvoir princier avec<br />

le territoire sur lequel il exerce sa domination.<br />

« Impérialisation »<br />

La définition du caractère impérial du pouvoir des Plantagenêt s’est également<br />

effectuées aux frontières de l’empire. Les frontières constituent en effet un bon<br />

indicateur du degré de territorialisation du pouvoir. En tant qu’espace d’interactions<br />

sociales et politiques nécessitant d’incessantes négociations, les frontières au XII e<br />

siècle, et en particulier les frontières en conflits, constituent des lieux où la dimension<br />

territorialisée de la domination prend tout son sens. Le moment de la négociation des<br />

limites est en effet également un moment de définition du pouvoir sur le territoire. Les<br />

traités qui contribuent à normaliser les rapports de pouvoir de chaque coté de la<br />

frontière traduisent également leur politisation : la délimitation de la frontière devient<br />

ainsi un moment crucial de l’émergence d’une conscience de l’appartenance territoriale,<br />

venant se superposer aux stratégies de dépendances interpersonnelles et aux solidarités<br />

régnales. En affirmant son imperium en Écosse, en Irlande en Galles ou en Bretagne,<br />

Henri II entendait également sortir de la simple relation qui faisait du roi le sommet de<br />

la pyramide féodale, pour imposer une forme d’autorité supérieure, s’appliquant non pas<br />

à travers la chaîne des relations vassaliques, mais en vertu du droit de la conquête, c'est-<br />

à-dire un droit territorial. Le rassemblement par Henri II de principautés territoriales aux<br />

structures féodales hétérogènes posa en effet le problème des différents modes de<br />

domination territoriale et notamment dans ces espaces fluides et instables que<br />

munitionibus Regis (Ce roi qui est dit supérieur, entreprenant une expédition en Orient, délégua le<br />

gouvernement au chancelier, l’évêque d’Ely (Guillaume de Longchamp), qui était le second de<br />

l’administration de son royaume, ainsi que les fortifications royales qui sont les os de son royaume).<br />

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