03.04.2013 Views

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

préoccupation des anglais. Sur le seul pipe roll irlandais du règne de Jean, les mentions<br />

de construction de granges, de moulins et de ponts sont plus nombreuses que les<br />

fortifications, même si les montants de ces dernières sont quantitativement<br />

supérieurs 245 . Au cours des premières années, cette implantation s’est effectuée à partir<br />

d’édifices temporaires, rapidement érigés. Dès 1171, les rouleaux de l’Échiquier anglais<br />

enregistrent £13 et 11s pour la construction de deux châteaux avec du bois envoyé du<br />

Lancashire 246 . On peut noter que les rares informations sur la construction en Irlande<br />

aux lendemains de la conquête concernent surtout l’exportation de matériaux ou<br />

d’ouvrages en bois provenant des forêts du Northumberland et du Gloucestershire :<br />

deux bretèches et 700 planches sont ainsi envoyés de Carlisle en 1172 247 . L’importation<br />

de tels matériaux peut s’expliquer par la précipitation de l’expédition qui ne permet<br />

qu’au fur et à mesure, la prise de possession des ressources du territoire. Le Song <strong>of</strong><br />

Dermot and the Earls raconte comment ces mottes étaient construites rapidement au<br />

cours de l’avance des anglais :<br />

Aveit jeté par devant / Treis fosses larges e grant;<br />

Par devant, dedens un pas, / Treis fosses ignelepas<br />

Aveit le fel fet jeter / E haie par desuz lever 248 .<br />

La plupart des constructions de la fin du XII e et du XIII e siècle en Irlande ont été<br />

majoritairement des mottes de terre pourvues de bretèches 249 . Les recherches<br />

archéologiques ont permis d’évaluer leur nombre autour de 450 pour cette période 250 .<br />

La carte 4.14 représentant leur distribution dessine nettement l’espace que<br />

représentaient les marches anglo-irlandaises autour de 1200. Toutefois, d’importantes<br />

forteresses en pierre ne tardent pas à être édifiées, parfois sous l’impulsion royale. Si<br />

Jean de Courcy passe pour avoir érigé la première forteresse irlandaise à Carrickfergus<br />

en Ulster, Giraud de Barri reconnaît surtout le rôle particulier d’Hugues de Lacy dans la<br />

pacification de l’Irlande en fortifiant le Leinster et le Meath 251 . À la mort de ce dernier<br />

245<br />

DAVIES, O. et QUINN, D. B., « The Irish Pipe Roll <strong>of</strong> 14 John, 1211-1212 », Ulster Journal <strong>of</strong><br />

Archaeology, 4 (suppl) (1941), p. 1-76<br />

246<br />

PR 17 H.II., p. 29 : in operatione II castellum lignerorum mittendorum in Hybernie.<br />

247<br />

PR 17 H. II, p. 69 : pro II breteschis et pro DCC planchis mittendis in Hiberniam ; p.122 : pro M<br />

ligonibus misis in Hibernie.<br />

248<br />

ORPEN, G. H. (éd.), The song <strong>of</strong> Dermot and the Earl, 1892, p. 43-44, v. 562-567; p. 76, v. 1014-<br />

1019: « Un fosse fist jeter ai tant / Haut e large, roist e grant, / Pus par a fin ficher / E par devant ben<br />

herdeler/ Pur defendre le passage/ Al rei Dermod al fer corage ».<br />

249<br />

ORPEN, G. H., « Mote and Bretesche Building in Ireland », E.H.R., 21: 83 (1906), p. 417-444.<br />

250<br />

SWEETMAN, D., Medieval castles <strong>of</strong> Ireland, 2000, p. 17-18.<br />

251<br />

GIRAUD DE BARRI, Opera. 5, Topographia hibernica et expugnatio hibernica, 1861-1891 , p. 354-<br />

55, 387.<br />

372

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!