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les marches du Pays de Galles, reçoit 35 marcs qui viennent compléter ses £4 de gages
annuels, « pour ses frais et ceux de ses hommes et pour son service du roi Richard en
Galles et en Marche » 109 .
De même que le corredium et le merces, le stipendium est avant tout une forme
d’aumône ou de gratification rémunérant le service rendu. Ainsi, en 1194 à Nottingham
les charpentiers du roi reçoivent £12 4s. 2. in liberatione de dimidio anno, puis 28s. 4s.
sont alloués de stipendis suis aux 22 charpentier pro operibus regis qu’ils ont faits à
Nottingham 110 . Contrairement à merces, le terme stipendium ou stiverium désigne
souvent la rémunération d’un travail ou d’une tâche spécifique accomplie en un temps
donné. La rémunération in stipendium est ainsi parfois accompagnée d’indications
temporelles : en 1206, les domestiques de Knaresborough reçoivent £13 15s. 15d. in
sitpendiis per totum annum, et en 1212, 10 armuriers et 20 piétons reçoivent 63s. 4d. in
stipendiis « pour les 20 jours qu’ils ont passés à garder la cité de Downpatrick et la
patrie contre les Irlandais de l’Ulster après le départ du roi » 111 . Les rétributions in
stipendis se rapprochent donc le plus de ce qu’on peut appeler un salaire.
Les mentions de rétribution quotidienne restent très rares dans les comptes.
Vincent Moss a estimé, au moyen de différents calculs, les rémunérations des individus
travaillant au chantier de Château Gaillard. Reprenant le travail de Philippe Contamine
qui avait tenté de convertir ces totaux en jours de travail, pour les comparer aux sommes
de l’échiquier anglais, V. Moss établit que les travailleurs du chantier percevaient un
salaire à peu près équivalent à celui des piétons qui gagnaient entre 8 et 10 deniers par
jour 112 . En Angleterre, les pipe rolls indiquent que le paiement de 115 charpentiers pour
le siège de Leicester pendant 16 jours, en 1173, nécessite £15 8s., ce qui revient à 2
deniers par jour par charpentier ; un salaire identique à celui des 20 frondeurs (chargés
de lancer des projectiles avec des frondes) payés 36. 8d. pour 11 jours à Nottingham en
1194 113 . Cependant, à Leicester, en 1173, les 41 charpentiers et leur maître mobilisés
109 PR 1 Jean, p. 73 : 10 marcs ad sustentandum se, 10m. ad sustentationem suam et hominum suorum ;
15 marcs ad sustentandum se in servitio regis Ricardi in Wallia et in Marchia.
110 PR 6 Richard, p. 68, 221.
111 DAVIES, O. et QUINN, D. B., « The Irish pipe roll of 14 John, 1211-1212 », Ulster Journal of
Archaeology, 4 (suppl) (1941), p. 1-76, p. 64 : Rogerus Pipard senescallus in stipendiis per i annum
morantium in castello ; p. 58 : in stipendiis per xx dies x armatorum et xx servientum peditum
custodiendum in civitatem de Dun et patriam contra Hybernienses de Oueagh post discessum domini
Regis.
112 MOSS, V., « War, economy and finance in Angevin Normandy 1195-1198 », dans Richard coeur de
Lion roi d'Angleterre, duc de Normandie 1157-1199, 2004, p. 89-104 critique CONTAMINE, P., La
guerre au Moyen-Age, 1980, lui reprochant de n’avoir pas pris le soin de convertir les livres angevines en
livres sterling.
113 PR 6 Richard, p. 68 : de liberatione xi dierum xx eslignatoribus apud Notingheam.
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