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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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cartographie de l’Angleterre à partir d’une réflexion sur la place des châteaux dans la<br />

construction de l’espace politique anglais au Moyen Âge 394 . Il construit une véritable<br />

cartographie historique et statistique à partir des sources disponibles, (itinéraires royaux,<br />

dispersion castrale des honneurs, répartition des dépenses, etc.) mais dont l’échelle ne<br />

dépasse malheureusement jamais le cadre national.<br />

Dans la littérature sur les Plantagenêt, seul John Gillingham construit un chapitre<br />

sur « la géographie de l’empire », reconnaissant les problèmes du cartographe, non pas<br />

pour tracer les frontières, mais pour savoir comment représenter l’espace à l’intérieur de<br />

celles-ci : « une carte de l’empire angevin – où serait coloriées toutes les provinces<br />

d’une couleur uniforme – suggérant que le pouvoir d’Henri II était partout similaire<br />

serait sérieusement trompeuse » 395 . Selon lui, si l’Angleterre peut être surfacée, parce<br />

que « ses villes, ses châteaux et ses villages étaient inclus dans un maillage uniforme de<br />

shires qui, à quelques exceptions près, recouvrait tout le royaume », ce ne peut être le<br />

cas des possessions continentales. En Aquitaine et en Anjou, l’autorité ducale étant plus<br />

dispersée (patchy), une carte politique de l’empire angevin doit pouvoir prendre en<br />

compte cette dispersion 396 . Cependant, la carte qu’il propose ne parvient pas à rendre<br />

compte de ces distinctions territoriales (carte 1.15), c’est d’ailleurs sans doute la raison<br />

pour laquelle elle est pratiquement jamais reprise dans les ouvrages ultérieurs, qui<br />

préfèrent revenir à une option plus traditionnelle mais plus efficace : celle des cartes<br />

surfacées, sur le modèle de l’Atlas historique (carte 1.16).<br />

On peut d’emblée remarquer que les cartes à petite échelle sont avant tout des<br />

cartes dessinées, qui ne font pas intervenir de données statistiques, qui se réduisent à la<br />

mise en œuvre du point, de la ligne et du plan. Or il est possible de faire intervenir des<br />

éléments statistiques à cette échelle, là aussi à condition de sélectionner les données<br />

pour que la carte reste lisible. À petite échelle comme à grande échelle, la représentation<br />

de l’espace n’est en effet jamais une représentation de la réalité : la seule cartographique<br />

qu’il est possible de construire n’en présentera toujours que l’une de ses facettes, celle<br />

auxquelles les sources donnent accès. Les cartes proposées ne seront donc jamais que<br />

celles d’un empire Plantagenêt, vu au prisme de l’administration anglaise et normande<br />

et de ses enregistrements dans les comptes de l’Échiquier. Quels sont alors les modèles<br />

de cartes qui permettent de représenter cette réalité territoriale médiévale ?<br />

394 POUNDS, N. J. G., The Medieval Castle in England and Wales. A Social and Political History, 1994.<br />

395 GILLINGHAM, J., The Angevin empire, 1984, p. 34.<br />

396 Ibid., p. 35.<br />

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