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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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oi se rendait à Bonneville, il n’avait pas coutume de résider dans le château mais plus<br />

généralement dans une maison du village en contrebas de la forteresse. L’existence de<br />

maisons royales dans le tissu urbain entourant les sites castraux semble avoir été un<br />

phénomène assez répandu, y compris en Angleterre. En 1157, c’est en effet dans le<br />

bourg de Wickford, dans la banlieue de Lincoln, que Henri II réside et tient sa cour à<br />

Noël (voir supra). Les pipe rolls mentionnent également une demeure royale à Oxford<br />

située extra burgum. Les dépenses affectées à cette demeure peuvent se distinguer des<br />

dépenses liées à la résidentialisation progressive du donjon, notamment en 1173 car il y<br />

a deux mentions qui distinguent d’une part « les travaux au château d’Oxford, aux<br />

demeures de la tour et au puits », supervisés par Roger FitzHerming et Seulf le vinetier,<br />

et d’autre part « les travaux aux demeures du roi en dehors du bourg », confiés à<br />

Guillaume FitzBaldwin 274 . Le cas le plus célèbre d’une demeure située en contrebas<br />

d’une forteresse est sans doute celui de Château Gaillard. C’est en effet sur l’île faisant<br />

face au bourg de La Couthure aux Andelys que Richard décide d’installer sa résidence<br />

(illustrations 5.28). Contrairement aux maisons forestières, les demeures situées à<br />

proximité des bourgs castraux étaient souvent fortifiées, correspondant plus<br />

généralement à ce que les archéologues appellent des « maisons fortes ». En 1196, la<br />

fortification par Richard de ce manoir qui appartenait à l’archevêque de Rouen et que le<br />

traité de Louviers avait pourtant déclaré « zone démilitarisée », déclenche la polémique<br />

autour de la construction de Château Gaillard 275 . La nature des travaux entrepris peut<br />

être restituée malgré l’absence de fouilles archéologiques, et notamment grâce à la<br />

description qu’en fit Guillaume Le Breton:<br />

Il est à Andelys un lieu que l’on nomme maintenant l’île…<br />

Jadis le roi Richard avait fait fortifier cette position d’une tour<br />

Qu’il avait entourée de fossés et de hauts remparts<br />

À l’intérieur, il avait construit une demeure royale, digne<br />

« Quant de Roëm se volt partir,/ A Bonevile ala gesir/ El chastel, ne mie ne la vile,/ quer molte se dotout<br />

d’une gile/ que l’om li aveit fait entendre/ que si barons, sanz plus atendre,/ Tuit li plusir, juré avoient/<br />

Qu’al rei de France le rend[r]roient ».<br />

274<br />

PR 19 H.II, p. 167 : £19 16s. in operatione castelli de Oxineford et domorum in turre et putei ; 41s. in<br />

operatione domorum regis extra burgum.<br />

275<br />

HOVEDEN, III, p. 3-4 : Praeterea rex Francie petiit ad opus suum Andeli, manerium Rothomagensis<br />

archiepiscopi. Quod cum nulla ratione fieri posset…; p. 14: Ricardus rex Angliae firmavit novum<br />

castellum in insula de Andeli contra voluntatem et prohibitionem Walteri Rotomagensis archiepiscopi .<br />

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