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(thalamus) est construite ainsi qu’un cloître intérieur 342 . Sous Richard, il n’y a
pratiquement que des dépenses d’entretien, de même que sous Jean, qui fait néanmoins
couvrir la chambre du roi en plomb 343 . La couverture des bâtiments en plomb n’était pas
rare à cette époque (voir chapitre 6), quoique surtout réservée aux grandes églises, dont
la richesse se manifestait ainsi dans le paysage. L’usage du plomb dans les bâtiments
royaux visait ainsi à créer une hiérarchie et à signaler les appartements royaux, au sein
du châteaux, mais également dans l’espace de la ville, où ils étaient en concurrence avec
des édifices comme la cathédrale et surtout le palais épiscopal de Wolvesey qui avait été
construit par Henri de Blois sur le site de l’ancien palais anglo-saxon 344 . Le chantier du
château de Winchester avait ainsi pour fonction d’agrandir les espaces résidentiels pour
pouvoir accueillir les passages de la cour, mais également de rehausser l’image royale
par une architecture somptueuse. L’attention accordée dans les comptes aux types de
matériaux employés (ardoises du Devon, pierre franche (de Caen ?), plomb) suggère
que ceux-ci avaient été soigneusement sélectionnés et importés parfois sur de longue
distances pour donner aux édifices royaux et aux espaces d’apparat un éclat propre à
exalter la magnificence royale.
À Windsor, également, plusieurs entrées dans les pipe rolls indiquent l’origine
des matériaux employés : en 1166, lorsque les travaux commencent, Henri II fait venir
des carrières d’Eglemunt, situées dans les Costwolds, de la pierre de taille (lapidibus
quadri portatis) pour édifier ses appartements (voir chapitre 6) 345 . Il charge son
ingénieur Ailnoth de superviser cet approvisionnement 346 . L’année suivante, il fait venir
du plomb du Northumberland et du bois pour des lambris des forêts du Surrey et en
1168, il est question de peindre les portes et les fenêtres 347 . L’ensemble de ces dépenses
et le soin apporté au choix des matériaux montre bien qu’il s’agissait de faire du château
342
PR 31 H.II, p. 215 : £7 21s. in operatione I talamo in predicto clauso ; PR 32 H.II, p. 178: 26s. 9d. in
operatione cujusdam camera in novo clauso.
343
PR 10 Richard, p. 18 : £34 in reparatione coquine regis in castello Wintonie; PR 2 Jean, p. 191: £30:
in operatione gaiole Wint' et pro camera Regis cooperiando plumbo et pro reparandis mutis Regis.
344
BIDDLE, M. et al. (eds.), Winchester in the Early Middle Ages. An Edition and Discussion of the
Winton Domesday, 1976, p. 298-99 : Henri de Blois avait acquis l’ancien palais en 1138 et y fit construire
une tour. Sa destruction par Henri II en 1158 visait donc à détruire l’ancien site de pouvoir anglo-saxon
pour ne laisser que le château normand qu’il aménagea en résidence.
345
PR 12 H.II, p. 11 : 16s. pro XL lapidibus conductibus de Eglemunt ad Windresores ; £8 8s. in
operatione domorum regis de Windresores ; PR 12 H.II, p. 166: £11 3s. 1d.: pro lapidibus quadri portatis
ad Windrelores ad operatione Regis.
346
PR 17 H.II, p. 48: £4 6s. 8d. pro lapidibus ad operatione domorum regis de Windesores per Alnodum;
PR 19 H.II, p. 183: £4 15s. pro Franca petra ad operatione castelli Windesores per visum Alnodi.
347
PR 13 H.II, p. 173 : £10 3s. : pro plumbo ad domos regis de Windesores; p. 203: 26s. 8d. pro scindelis
et lattis ad capella regis de Windesores; PR 14 H.II, p. 1: Herwewini pictor qui pinxit hostia et fenestras
domorum regis de Windreshores.
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