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ecouvraient uniquement les antiques voies romaines ou s’ils rappelaient le souvenir<br />

d’un droit de péage perçu au pr<strong>of</strong>it du roi sous les Carolingiens 323 . Avec l’accroissement<br />

de la densité des voies de passage, comme en témoigne la multiplication des péages<br />

installés par les seigneurs sur leurs terres, le monopole des vigueries disparaît. Les<br />

vigueries étaient des anciennes juridictions carolingiennes qui donnaient à leurs<br />

possesseurs non seulement le droit de poser un péage, mais également d’exercer un droit<br />

de police et de justice sur les malfaiteurs pris sur les routes dont ils étaient responsables.<br />

La disparition progressive des voyers ou viguiers au cours du XII e siècle, sans doute<br />

remplacés par les prévôts, accompagne le processus de re-concentration de la puissance<br />

publique aux mains des princes, et notamment des droits de justice 324 . Cette<br />

réappropriation juridictionnelle n’empêchait cependant pas qu’il y ait différents statuts<br />

de routes et la plupart des entrées dans les pipe rolls concerne essentiellement le<br />

financement et l’entretien de chaussées « privées ».<br />

Ces chaussées sont souvent associées à la construction d’infrastructures<br />

seigneuriales comme les moulins ou les pêcheries 325 . Ainsi, en 1180, Henri II fait faire<br />

des travaux dans le Cotentin, impliquant, entre autre, la levée d’une chaussée et<br />

l’aménagement d’une petite pêcherie à Valognes 326 . Par ailleurs, la concession de<br />

chemins et de rues à des individus ou des collectifs est un phénomène encore courant<br />

vers 1200, comme en témoigne la charte qu’Aliénor donne aux Templiers de La<br />

Rochelle en 1199. Dans celle-ci, la duchesse leur concède « la chaussée de Perroc et son<br />

moulin, qu’ils ont faits et ont mis en œuvre autour de ladite chaussée et de la place,<br />

depuis chacun des côtés jusqu’à la limite des terres des frères de l’Hôpital » 327 . Hormis<br />

ces mentions éparses, il est rare de trouver des informations évoquant les réparations et<br />

l’entretien de ces routes à la fin du XII e siècle, car celles-ci relevaient essentiellement de<br />

décisions judiciaires. Il faut attendre la fin du Moyen Âge pour que la maintenance des<br />

323 BIENVENU, J. M., « Recherches sur les péages angevins aux XIe et XIIe siècles », Le Moyen Âge, 63<br />

(1957), p. 209-240-et 437-467 cite une charte de Saint-Julien de Tours, n°43 et 44 désignant la route du<br />

Mans au Mont-Saint-Michel et le cartulaire de l’abbaye de Noyers, n°CCCLXVIII.<br />

324 HALPHEN, L., « La justice en France au XIe siècle : région angevine », Revue historique, 77 (1901),<br />

p. 279-307, BIENVENU, J. M., « Recherches sur les péages angevins aux XIe et XIIe siècles », Le<br />

Moyen Âge, 63 (1957), p. 209-240-et 437-467.<br />

325 PR 10 H.II., p. 35 ; MRSN, I, p.9, 14, 28, 40, 145, 222-23, 289, PR 1 Jean, p. 219 ; PR 2 Jean, p. 23 :<br />

ad reparationem calceti vivarii regis apud Wudestoch.<br />

326 MRSN, I, p. 22 : in levandam Calceiam et perrandam parvi vivarii Valonia.<br />

327 DE RICHEMOND, L. M., « Chartes de la commanderie magistrale du temps de la Rochelle (1139-<br />

1268) », Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, 1 (1874), p. 21-50, p. 30-31 : Preterea damus<br />

eis et confirmamus calceam de Perroc et molendina, quae fecerunt vel facturi sont circa eamdam<br />

calceam et placeam, ex utraque parte, usque ad metas terrae fratrum hospital.<br />

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