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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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comptes de l’Échiquier montrent que leurs coûts été considérables 81 . Ce déploiement<br />

permet à Richard d’imposer une nouvelle paix à Philippe Auguste le 23 juillet 1194,<br />

c’est la paix dite de Tillières. Celle-ci est connue par une lettre de Drogo de Mello,<br />

connétable de France, et d’Anselme de Saint-Martin de Tours, reproduite par Roger de<br />

Hoveden 82 . Contrairement à la précédente, elle ne fixe pas une ligne de démarcation<br />

entre deux territoires, mais délimite une zone démilitarisée, faisant surgir ici la<br />

construction d’une frontière comme « zone tampon ». Utilisant les armes de prédilection<br />

des Plantagenêt, le roi de France réactive ici une forme de ius munitionis, en se posant<br />

comme le seigneur de Richard l’autorisant à fortifier ou non les forteresses reconquises :<br />

Le roi de France concède en effet au roi d’Angleterre qu’il peut<br />

fortifier s’il le veut Neubourg, Driencourt, Conches et Breteuil ; quant<br />

aux autres forteresses qui ont été détruites pendant la guerre, soit par<br />

le roi de France, soit pas ses gens, il ne devra pas les fortifier pendant<br />

la trêve ni ne devra le faire pendant le temps de la paix qui sera<br />

passée entre les rois de France et d’Angleterre 83 .<br />

[…] Toutes les forteresses dont le roi de France est en possession le<br />

jour de cette paix devront être considérées selon l’accord suivant :<br />

après la trêve, le roi de France pourra les fortifier, les détruire, ou<br />

brûler s’il le veut et de toute la terre qu’il tient, il pourra en disposer<br />

à sa volonté. De même, le roi d’Angleterre pourra fortifier les<br />

« fortellesces » qu’il tenait le jour de la trêve, les détruire ou les<br />

brûler, mais il ne pourra pas refortifier une forteresses qui a été<br />

détruite par le roi de France, à l’exception des quatre dont il est<br />

question ci-dessus. 84<br />

81 MOSS, V., « The Defense <strong>of</strong> Normandy 1193-1198 », dans A.N.S., 2001, p. 145-163; MOSS, V.,<br />

« Reprise et innovations : les rôles normands et anglais de l’année 1194-1195 et la perte de la<br />

Normandie », dans La Normandie et l'Angleterre au Moyen Âge, 2003, p. 89-97; MOSS, V., « War,<br />

Economy and Finance in Angevin Normandy 1195-1198 », dans Richard coeur de Lion roi d'Angleterre,<br />

duc de Normandie 1157-1199, 2004, p. 89-104; MOSS, V., « La perte de la Normandie et les finances de<br />

l'État. Les limites des interprétations financières. », dans 1204: La Normandie entre Plantagenêts et<br />

Capétiens, 2007, p. 75-92; MOSS, V., « The Norman Exchequer Rolls under King John », dans King<br />

John. New Interpretations, 2003, p. 101-106.<br />

82 HOVEDEN, III, p. 252.<br />

83 HOVENDEN, III, p. 252. concedit regi Angliae et suis treugas : et concedit, quod firmare possit, si<br />

firmare voluerit, Novum burgum et Direncurt et Concas et Britollium. Aliae munitiones, quae dirutae<br />

sunt per guerram per regem Franciae, aut per suos, non firmabuntur in his treugis, nisi eas contigerit<br />

firmari per pacem quae fiet inter regem Franciae et regem Angliae.<br />

84 Ibid., De omnibus fortellescis et de quibus rex Franciae est saisitus die treugarum, sic erit : quod rex<br />

Francie eas infra treugas poterit infortiare, vel diruere, vel comburere si voluerit, et de tota terra, quam<br />

tenet, voluntatem suam facere. Et rex Angliae similiter illas fortellesces, de quibus est tenens die<br />

treugarum, poterit inforciare, vel diruere, vel combuere : sed rex Angliae de dirutis fortellescis et regem<br />

Franciae per suos nullam poterit firmare, nisi illas quatuor quae superius dictae sunt.<br />

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