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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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Southampton 221 . Le principal indice permettant de distinguer la franca petra de Caen<br />

des pierres anglaises est le prix auquel les shérifs se procurent ce calcaire à<br />

Southampton. Alors qu’il suffit de 15s. 4d. pour 3000 pierres de Quarr, importées de<br />

l’île de Wright, il faut £12 en 1175 et 1176 pour 12 000 pierres, de Caen soit un prix<br />

quatre fois plus élevé, si l’on estime que le module des pierres est à peu près identique<br />

(ce qui n’est pas assuré, malgré tout), le prix étant donné par unité de pierres 222 . La<br />

pierre de Caen était vraisemblablement achetée à des marchands, le prix incluait donc le<br />

coût de la traversée de la Manche. Il n’est pas impossible en outre que la pierre de Caen<br />

ait été plus chère, car plus prisée et de qualité souvent supérieure aux calcaires anglais.<br />

En 1175 et 1176, les frais d’acheminement de Southampton à Winchester (soit sur plus<br />

de 22 km) sont déduit de la ferme du shérif du Hampshire, ils représentent alors presque<br />

40% du coût de la pierre de Caen elle-même 223 . L’importation de la pierre de Caen en<br />

Angleterre pour les chantiers royaux était donc assez limitée à la fin du XII e siècle. Ce<br />

calcaire avait donc moins un rôle de substitution aux pierres des carrières anglaises,<br />

qu’une fonction supplétive, véhiculant un message propre qui la rendait irremplaçable,<br />

mais non indispensable.<br />

L’exploitation des carrières en Angleterre : une production déjà bien organisée<br />

Les îles britanniques comportent une série de calcaires, de différentes<br />

apparences et de qualités variables. Les principaux se trouvent le long d’une diagonale<br />

partant du Devon et rejoignant l’Humber (voir carte 6.17). Le long de cette diagonale se<br />

trouvaient le calcaire blanc de Portland, les calcaires bleus gris du centre du Somerset,<br />

le calcaire jaune miel des sols coralliens de l’Oxfordshire, Bedfordshire et<br />

Northamptonshire. En dehors de cette diagonale, se trouvaient également, le calcaire<br />

magnésien du Yorkshire et la pierre compacte et dure du Kent et du Sussex 224 . Une telle<br />

221<br />

PR 21 H.II., p. 201: pro franca petra ad capella regis in castri Wintonie (IIII miliarum denariorum)<br />

(£16 13s. 4d); PR 22 H. II, p. 200 : £12 pro XII miliariis de franca petra ad capellam regis de Wintonia.<br />

222<br />

15s. 4d. = 184d. (pour 3000 pierres) et £12 = 2880d. (pour 12000 pierres) soit 61d. pour 1000 pierres<br />

d’un coté contre 240d. de l’autre. En 1175, les rouleaux enregistrent en effet un paiement de £12 pro XII<br />

miliariis de franca petra ; en 1179, il est question de 15s. 4d. pour tribus miliaribus petre, puis en 1180,<br />

de 24s. pro MDC petris francis (soit 180d. le millier de pierres). Ces mesures diffèrent des mesures<br />

utilisées dans la carrière où le prix est fixé généralement en pieds, qui représente une unité de surface (10<br />

cm²) équivalent à un volume d’environ 36 cm 3 , ou en tonneau qui varie selon la densité de la pierre.<br />

DUJARDIN, L., « Carrières et Pierre en Normandie. Contribution à l’étude historique et archéologique<br />

des carrières de pierre à bâtir à Caen et en Normandie aux époques médiévales et modernes », Thèse de<br />

doctorat, Caen, 1998, non publiée, p. 253.<br />

223<br />

PR 21 H.II, p. 201; PR 22 H.II, p. 200 : £6 2s. 8d. puis £6 18s. 3d. in custamento ducendi eandem<br />

petram ad Wintoniam.<br />

224<br />

HUDSON, K., The Fashionable Stone, 1971, p.1.<br />

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