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quoi, le roi les saisira 263 . Puis, en 1204, il commande à son justicier la construction
d’une forteresse à Dublin :
Vous nous avez informé que vous ne disposiez d’aucun lieu
convenable pour la garde de notre trésor et pour cette raison ainsi
que pour d’autres nous avons besoin de fortifications à Dublin, nous
vous ordonnons donc d’y construire un château fort avec de bons
fossés et d’épais remparts dans un lieu qui vous parait convenable
pour le gouvernement de la ville et s’il est besoin, les défenses de la
villes ; mais d’abord, vous devez construire une tour, et par la suite,
un château et un baile ainsi que d’autres ouvrages nécessaires
devront être construits comme il convient. Pour cela, vous disposez de
300 marcs que Geoffroi FitzRobert nous doit 264 .
En 1212, une seule entrée du rouleau irlandais est consacrée à la construction du
château de Dublin : il s’agit d’un paiement pour le transport de bois depuis Wicklow ad
operationem castelli Dublinie, ce qui suggère que les travaux étaient encore inachevés à
cette date 265 . Les conditions qui incitent à la construction du château de Dublin
soulignent l’existence d’une administration en plein essor, avec la mise en place d’un
Échiquier irlandais et d’un trésor royal itinérant. Il ne reste des enregistrements de cet
Échiquier qu’un rouleau datant de la 14 e année du règne de Jean mais couvrant les
années 1210-1212 266 . L’enregistrement de ce rouleau est manifestement consécutif à
l’expédition que Jean entreprend en 1210 contre ses barons pour établir une
administration plus ferme et rendre son pouvoir plus effectif. Ce pipe roll irlandais
constitue le seul repère de l’extension des domaines royaux en Irlande à cette date. Jean
avait fait alors de substantielles acquisitions : en 1208, il avait déjà mis la main sur les
terres de Guillaume de Briouze, à qui il avait concédé la seigneurie de Limerick (à
l’exception de la ville et des terres de Guillaume de Burgh) en 1201 contre £5000 et
263 SWEETMAN, H. S. (éd.), Calendar of documents relating to Ireland, preserved in Her Majesty's
Public Record Office, 1875, p.19, n°125, extrait des Rot. Chart., p. 89 (m28 dors).
264 Rot. Lit. Claus., p. 6b: Dilecto et fideli suo M. filio Henrici Justiciario Hibernie salutem. Mandastis
nobis quod non habuistis locum ubi thesaurus noster reponi possit apud vos et que tam ad hoc quam ad
alia multa necessaria essent nobis fortelicia apud Dunblin. Vobis mandamus quod ibidem castellum fieri
faciatis in loco compententi ubi melius esse videretis ad urbem justiciandam et si opus fuerit
defendendam quam fortissimum poteritis cum bonis fossatis et fortibus muris. Turrim autem primum
faciatis ubi postea competencius castellum et balivum et alia praeceptoria feci possint et vobis hoc
mandavimu. Ad hoc autem capiatis prececia nostra sicut nobis mandastis et ad presentes ad hoc capiatis
CCC marcas de G. filio Roberti quas nobis debet.
265 QUINN, D. B., « Corrigenda to The Irish Pipe Rolls of 14 John », Ulster Journal of Archaeology, 6
(suppl) (1943), p. 34-36; DAVIES, O. et QUINN, D. B., « The Irish Pipe Roll of 14 John, 1211-1212 »,
Ulster Journal of Archaeology, 4 (suppl) (1941), p. 1-76 p. 14.
266 Ibid.; QUINN, D. B., « Corrigenda to The Irish Pipe Rolls of 14 John », Ulster Journal of
Archaeology, 6 (suppl) (1943), p. 34-36, HOLDEN, B. W., « King John, the Braoses, and the Celtic
Fringe, 1207-1216 », Albion: A Quarterly Journal Concerned with British Studies, 33: 1 (2001), p. 1-23.
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