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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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feodo nostro pour désigner les terres acquises sous sa protection 363 . Un détail lexical<br />

qu’ils replacent au sein de leur analyse sur les processus de féodalisation de l’Aquitaine<br />

sous les Plantagenêt. Cette expression suggère en effet que les fondations Plantagenêt<br />

en Aquitaine auraient été porteuses, d’une certaine manière, du vocabulaire et à travers<br />

lui des schèmes cognitifs des conceptions du pouvoir Plantagenêt dans la culture écrite<br />

des élites locales, participant ainsi à la féodalisation de leur domination territoriale. Par<br />

le contrôle spirituel et moral mais aussi l’encadrement social, les communautés<br />

religieuses constituaient ainsi un puissant vecteur de territorialisation que les<br />

Plantagenêt avaient tout intérêt à contrôler, en particulier dans les espaces où la société<br />

châtelaine leur échappait partiellement. L’absence de toute fondation en Aquitaine, en<br />

dehors du Poitou, pourrait donc ainsi s’expliquer par leur incapacité à dominer<br />

territorialement les élites locales notamment en Angoumois et en Limousin, où les<br />

seigneurs seront les premiers à rallier la cause capétienne.<br />

3.3- L’échec de l’affirmation de la potestas regis en Aquitaine<br />

3.3.1- L’Angoumois : la résistance d’une principauté territoriale en expansion<br />

La cartographie des fidélités et des révoltes entre 1152 et 1189 proposée par<br />

André Debord, fondée sur le décompte des souscriptions des actes d’Henri II, fait<br />

ressortir deux types d’espace : l’Aunis et la Saintonge où le pouvoir territorial du roi est<br />

relativement bien ancré et l’Angoumois où les interventions successives des Plantagenêt<br />

après 1173 montrent la volonté de briser les prétentions territoriales des comtes<br />

d’Angoulême qui entravaient l’affirmation de leur propre autorité (carte 2.10) 364 .<br />

Contrairement aux comtes d’Angoulême, qui furent de tous les soulèvements (1168,<br />

1173-74, 1176, 1178-79, 1182-83, 1188, 1192 et 1193) 365 , André Debord a montré que<br />

les révoltes étaient relativement exceptionnelles chez les seigneurs poitevins rejoignant<br />

par là les remarques de Jacques Boussard et Frédéric Boutoulle sur le fait que les barons<br />

d’Aquitaine semblaient s’être globalement tenus à l’écart de la révolte de 1173 (voir<br />

tableau 2.11) 366 .<br />

363<br />

TURNER, R. V., The reign <strong>of</strong> Richard Lionheart. Ruler <strong>of</strong> the Angevin Empire, 1189-1199, 2000,<br />

p. 208 note 30, citent BNF ms lat., nouv.acq. f°444-5, f°283 et SAINTE-MARTHE, D. (éd.), Gallia<br />

Christiana, 1739-1877, II, Instrumenta ecclesiae Pictavensis, col. 388.<br />

364<br />

DEBORD, A., La société laïque dans les pays de la Charente : Xe-XIIe siècles, 1984, p. 387.<br />

365<br />

Ibid., p. 389.<br />

366<br />

BOUSSARD, J., Le gouvernement d'Henri II Plantagenêt, 1956, p.479 ; BOUTOULLE, F., Le duc et<br />

la société : pouvoirs et groupes sociaux dans la Gascogne bordelaise au XIIe siècle, 2007, p. 242-43.<br />

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