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en 1186, Henri II ordonne immédiatement que ses terres et ses châteaux soient remis
aux mains de Jean, ou des agents royaux en son absence 252 . Les terres de l’honneur des
Lacy resteront dans le domaine royal jusqu’en 1215, bien que Richard en restaure une
partie à Walter de Lucy en 1189 253 . C’est sans doute à partir de cette date que Walter de
Lucy entreprend la construction en pierre de Trim dans le Leinster 254 .
Au delà de l’improvisation qui caractérise cette conquête, l’importation du
système juridique anglais en Irlande jette sans doute un éclairage sur le choix de la
politique des Plantagenêt, qui se déchargèrent de l’effort de colonisation tout en
conservant la possibilité de se substituer aux barons en vertu du droit de reddibilité.
Henri II avait ainsi déjà saisi l’honneur de Jean de Coucy en 1178, après que ce dernier
se soit emparé de l’Ulaid en 1177, parce qu’il avait agi, selon Roger de Hoveden, à
l’encontre des principes du traité de Windsor et de l’interdiction que lui avait spécifiée
le Justicier Guillaume FitzAudelin 255 . Puis en 1181, à la mort de l’archevêque de
Dublin, le roi d’Angleterre envoie son clerc Geoffroy de Eye et le légat Alexis en
Irlande, pour se saisir de l’archevêché de Dublin. La même année, le fils du roi de
Connaught dont Henri II avait la garde meurt. Le connétable de Chester et Richard de
Peak sont alors envoyés par le roi d’Angleterre pour se saisir de la cité de Dublin
qu’Hugues de Lacy tenait jusqu’alors.
Le roi ne voulait plus qu’il en ait la garde plus longtemps parce qu’il
avait prit en mariage la fille du roi de Connaught, sans son
autorisation après la mort de son père 256 .
252 FLANAGAN, M. T., Irish Society, Anglo-Norman Settlers, Angevin Kingship. Interactions in Ireland
in the Late Twelfth Century, 1989, p. 282 cite les Gesta de Hoveden, I, 350, remarquant que ce fait est
omis de la Chronica, II, p. 309.
253 La liste des châteaux rendus en 1215 a été dressée: il s’agit des châteaux de Trim, Nober, Loxhundy,
Clunard, Grenard, Kilmore, Fore, Rathoth, Typerseman (Kilmessan) ainsi qu’Incheleffer et Laghelachon
qui restent non identifiés ; ORPEN, G. H., « Motes and Norman Castles in Ireland », E.H.R., 22: 86
(1907), p. 228-254, SWEETMAN, H. S. (éd.), Calendar of documents relating to Ireland, preserved in
Her Majesty's Public Record Office, 1875, p. 93 n° 596 p. 95, n°612, p.110, n°719.
254 Trim était cependant déjà une place fortifiée par Hugues de Lacy, en 1174, mais la place fut détruite
peu après par les Irlandais ORPEN, G. H. (éd.), The song of Dermot and the Earl, 1892, p. 234, v. 3222-
3237.
255 FLANAGAN, M. T., Irish Society, Anglo-Norman Settlers, Angevin Kingship. Interactions in Ireland
in the Late Twelfth Century, 1989, p.258-260 cite les Gesta, I, p. 137 : contra prohibitionem Willelmi filii
Aldelmi, qui ei praefuerat.
256 PETERBOROUGH, I, p. 270: Laurentius Duvelinenis archiepiscopus, … detenus gravi infirmatae,
post paucos dies vitam finivit et ibidem honorifice sepultus est. Quo defuncto filius regis Connactensis
remansit obses in manu domini Regis, quem ipse misit in Angliam ad custodiendum. Misit etiam rex
Angliae Gaufridum de Aeya, clericum suum et clericum Alexii legati, in Hiberniam ad saysiendum
archiepiscopatum Duvelinaie in manu sua. Et cum eis misit in Hibernuma constabularium Cestriae et
Richardum de Pecco ad custodiedum civitatem Duvelinae quam Hugo de Laci custodierat. Noluit enim
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