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deux mentions de travaux pour les cités de Chester et de Lincoln n’apparaissent qu’une
seule fois dans les pipe rolls et pose donc la question de l’initiative des travaux. Les
agents du roi n’ont-ils fait, comme à Canterbury, que poursuivre des travaux initiés par
le comte de Chester avant sa mort ? Est-ce Henri II qui est à l’initiative de ces travaux
peu de temps avant de restituer son honneur au comte, afin de marquer les deux cités
par des travaux royaux ? L’effort financier, même s’il provient des ressources de
l’honneur lui-même, indique en effet que les travaux menés n’étaient pas de simples
réparations.
Il est probable que ces dépenses ont été affectées à la construction d’une
nouvelle enceinte intégrant les faubourgs qui se trouvaient à l’est, à l’extérieur des murs
romains. Ces enceintes ne devaient être cependant composées que de fossés puisque la
construction d’un mur n’est évoquée qu’à partir du règne de Jean, comme le montrent
des lettres patentes de 1225 qui signalent que des probi homines auxquels le roi avait
promis 300 marcs pour enclore la cité n’avaient jamais reçu l’argent 70 . Lors du siège de
la ville en 1217, les descriptions des combats suggèrent que les défenses étaient assez
faibles. Les citoyens n’obtiennent en outre un droit de murage qu’en 1225 71 . Puis, le 5
novembre 1255, Henri III missionne Henri de Bath pour enquêter sur une pétition du
diacre et des chanoines de l’église de Lincoln pour avoir le droit d’agrandir leur église
en détruisant le mur à l’est de la ville, contre lequel était apposée l’église 72 . L’enquête
est menée en présence du maire, du bailli et des citoyens et rapportée au roi qui émet le
19 juillet 1256 des lettres patentes enregistrant son approbation pour l’extension de
l’enclos et des murs autour de l’église, construits sur licence royale et avec le
consentement des citoyens 73 .
Entre la seconde moitié du XII e et le milieu du XIII e siècle, le rôle du comte dans
ces entreprises de travaux communs semble avoir été relayé au second plan, au profit
des nouveaux rapports entre la royauté et les bourgeois. Lincoln est l’une des premières
villes du royaume à accéder à une forme d’autonomie civique associée au statut de
borough dont la conséquence est d’atténuer la médiation des autorités seigneuriales
70 Rot. Lit. Claus. II. 1224-1227, 1833, p. 28b, 31, 51; TOUT, T. F., « The Fair of Lincoln and the
'Histoire de Guillaume le Marechal' », E.H.R., 18: 70 (1903), p. 240-265.
71 Patent rolls of the reign of Henry III. I. 1216-1225, 1901, p. 518 : in auxilium ville Lincolne claudende
ad securitatem et tuitionem eiusdem ville simul et partium adjacentium.
72 HILL, F. M., Medieval Lincoln, 1948, p. 119-120 cite FOSTER, C. W. et MAJOR, K., The Registrum
Antiquissimum of the Cathedreal Church of Lincoln, 1973, I, p. 184; MAXWELL-LYTE, H. C. et
BLACK, J. G., Calendar of the Patent Rolls preserved in the Public Record Office, 1901, 1247-1258,
p. 506.
73 Ibid., 1247-1258, p. 506.
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