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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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Jusqu’en 1170, cette zone de marche, entre Andelle et Epte, constitue un espace<br />

instable soumis à de fréquentes incursions, comme celle qu’Henri mène contre les<br />

châteaux de Bacqueville, Guitry et Etrépagny, qui sont tous trois détruits 17 . La<br />

reconquête des marches normandes s’inscrit également dans la lutte contre Étienne de<br />

Blois et ses partisans, et notamment Hugues de Gournay, dont il fait détruire le château<br />

à La Ferté en Bray et Richer de L’Aigle auquel il prend Bonmoulins en 1152 18 . Les<br />

interventions d’Henri II permettent ainsi de saisir l’extension de la frontière ducale au<br />

nord et au sud de la Seine. La volonté de mieux contrôler cet espace se traduit<br />

également par le patronage d’établissements monastiques tels que le prieuré<br />

grandmontain de Monnais installé dans les marches du Vexin. La charte de fondation de<br />

Monnais attribuée à Henri II a été clairement reconnue comme un faux, bien qu’une<br />

charte de confirmation de Richard semble pourtant reconnaître Henri II comme le<br />

fondateur 19 . Selon Elisabeth Hallam, le but de cette forgerie était de convaincre le roi de<br />

France que Monnais était bien une fondation royale, pour continuer à jouir de ce statut<br />

malgré le changement de domination.<br />

La dégradation des relations entre Capétiens et Plantagenêt à la suite du<br />

remariage d’Aliénor ou après la campagne de Toulouse se sont traduites par de<br />

multiples micro-conflits aux frontières. Ainsi, en 1156, Henri II réagit aux attaques de<br />

Nonancourt, Vernon et Verneuil prises par Louis VII, en faisant détruire les châteaux de<br />

Brézolles et Marcouville de Hugues de Châteauneuf-en-Thymerais dans le pagus de<br />

Dreux 20 . En 1159, en réponse aux déprédations commises par Robert de Dreux, le frère<br />

de Louis VII et l’évêque Henri de Beauvais, pendant qu’il était en Toulousain, Henri II<br />

dévaste le pagus de Beauvais, détruisant Gerberoy 21 . Il parvient également à s’attacher<br />

le concours de Thibaud de Blois qui lui rend hommage et de Simon d’Évreux qui livre<br />

ses trois forteresses franciliennes : Montfort-l’Amaury, Rochefort et Épernon 22 . Henri II<br />

17<br />

TORIGNI, I, p. 267 : destruxit etiam ibi et igni tradidit castellum Bacherivillae et duo alia castella<br />

Chitreium et Stripinneium combuxit.<br />

18<br />

TORIGNI, p. 268-269 ; YVER, J., « Les châteaux-forts en Normandie jusqu’au milieu du XIIe siècle :<br />

contribution à l’étude du pouvoir ducal », Bulletin de la société des antiquaires de Normandie, 53 (1955-<br />

56), p. 28-112 ; POWER, D. J., The Norman Frontier in the Twelfth and Early Thirteenth Centuries,<br />

2004, 395-36.<br />

19<br />

HALLAM, E. M., « Henry II, Richard I and the order <strong>of</strong> Grandmont », J.M.H., 1: 2 (1975), p. 165-186.<br />

20<br />

TORIGNI, I, p. 267-69. Dux Vero vocatus a Gisleberto de Tegulariis, combuxit Brueroles castrum<br />

Hugonis de Novo Castello et alteram quandam munitionem Malculfivillam cognominatem, sitam in<br />

Dorcasino pago.<br />

21<br />

TORIGNI I, p. 322, 326.<br />

22<br />

SASSIER, Y., « Reverentia regis. Henri II face à Louis VII », dans 1204, la Normandie entre<br />

Plantagenêts et Capétiens, 2007, p. 23-35, TORIGNI, I, p. 326 ; LEFÈVRE, S., « La défense de la<br />

frontière normande et l’aménagement de la forêt d’Yveline par les seigneurs de Montfort », dans La<br />

Lorraine. 103e congrès national des sociétés savantes. Etudes archéologiques, 1980, p. 193-203.<br />

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