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très nette au cours de la période, et offre un bon reflet de l’accroissement des affaires
traitées à l’Échiquier. Seuls les derniers rôles du règne de Jean ont souffert de la guerre
civile : les sessions de l’Échiquier ne pouvant plus être assurées à Westminster, elle
furent déplacées puis suspendues. Il manque ainsi le rôle de l’année 1212-1213, et celui
de l’année 1214-1215 a en réalité été enregistré au cours des première années du règne
de Henri III et ne présente que des grandes lignes 33 . Ce rôle témoigne néanmoins de la
volonté de l’Échiquier, pendant la minorité du nouveau roi, de combler les vides laissés
par les troubles de la fin du règne de Jean.
L’édition des pipe rolls propose un texte intégrant dans les notes, ou dans le
texte même, les suppressions, ajouts ou modifications que comportaient les rôles de la
Chancellerie. Les Chancellor’s rolls étaient les rouleaux tenus par les clercs de la
Chancellerie qui assistaient aux sessions de l’Échiquier. Ils y inscrivaient toutes les
affaires qui impliquaient le sceau du roi, de sorte que les Chancellor’s rolls
fonctionnaient à bien des égards comme duplicata des pipe rolls. Leur enregistrement
n’apparaît cependant qu’à partir de 1162 et reste très lacunaire tout au long de la période
(NA, E352/1-21). Cette série permet cependant de combler les quelques lacunes des
pipe rolls : c’est le cas du rouleau jamais retrouvé de la huitième année de règne de
Richard (1195-1196) 34 . Nous reviendrons plus loin sur le rôle et les documents produits
par la Chancellerie. Pour terminer sur les rouleaux de l’Échiquier, il faut mentionner les
rôles des recettes. Dès le règne de Henri II, les Receipts rolls enregistraient les
paiements versés au trésor au cours des différentes sessions. Le plus ancien date de la
31 e année de règne de Henri II (1185), il a été édité en fac-similé et transcrit par Hubert
Hall à partir du manuscrit des National Archive (E 370/1/1 et 2). Il ne concerne
cependant que certains comtés, ce qui laisse penser qu’il existait d’autres exemplaires
perdus aujourd’hui 35 . Quant au rouleau de l’année 1195, il a été édité par Johnson, en
appendice de l’édition du rôle de la septième année de règne de Richard (NA, E 402) 36 .
33
Voir l’introduction de BARNES, P. M. (éd.), A Medieval Miscellany for Doris Mary Stenton, 1962,
p.xi.
34
Voir l’introduction de STENTON, D. M. P. (éd.), The Great Roll of the Pipe for the Eighth Year of the
Reign of King Richard the First, Michaelmas 1196, 1930, p. xv.
35
Seuls le Northamptonshire, Surrey, Cornwall, Buckinghamshire, Bedfordshire, Sussex, Berkshire,
Oxfordshire, London and Middlesex, et le pannage des Forêts royales, ainsi que les honneurs, les
escheats, les églises (y compris les évêchés et les maisons religieuses) ainsi que les emprunts aux Juifs
sont concernés.
36
HALL, H. (éd.), The Receipt roll of the Exchequer for Michaelmas term XXXI, Henry II, A. D. 1185,
1899; Receipt roll for the seventh year of King Richard I, Easter 1195, édité dans STENTON, D. M. P. et
JOHNSON, C. (eds.), The Great Roll of the Pipe for the Seventh Year of the Reign of King Richard the
First, Michaelmas 1195, 1929, p. 259-63. Ce fragment n’est cependant pas un rôle de recettes de type
normal puisqu’il n’enregistre pas tous les paiements faits au Trésor à Pâques 1196.
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