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d’un pouvoir contesté qui recherche des appuis, comme semble le confirmer les
obligations militaires qu’elles contiennent.
Pour maintenir ces coutumes et défendre leur droits, les nôtres et ceux
de nos héritiers qu’ils exercent et emploient la force et le pouvoir de
leur commune autant qu’ils le jugent nécessaire contre tout homme,
sauf ceux de notre fidélité et de nos droits, ceux de nos héritiers et
ceux de la sainte Église. 242
L’octroi de nombreuses chartes de communes en 1199 en Poitou traduit
également l’évolution de la conception du pouvoir princier sur les villes. Celles-ci
cessent en effet d’être considérées, comme en Angleterre, comme des biens
patrimoniaux pour devenir des lieux sur lesquels le prince exerce sa puissance publique,
par l’intermédiaire des maires qui sont souvent choisis parmi les familiares du roi. En
devenant des interlocuteurs et des alliés privilégiés, les communautés urbaines ont non
seulement constitué des soutiens essentiels dans la lutte contre les Capétiens mais ont
également favorisé la territorialisation du pouvoir princier.
Les enceintes de Thouars, qui datent vraisemblablement de la première décennie
du XIII e siècle, ont peut être été en partie financées par Jean alors qu’il s’était réfugié
dans la place avec ses partisans en octobre 1206 243 . Cette hypothèse se fonde sur
l’interprétation d’une charte de 1206, par laquelle le vicomte fait déplacer l’aumônerie
Saint-Michel de Thouars qui était trop proche des fossés du castrum dont elle gênait la
défense 244 . Si la présence de fossés suggère qu’il existait déjà des défenses, pour Marie-
Pierre Baudry, les deux portes d’entrée, et surtout la porte Nord ou « porte Prévôt »,
présentent des caractéristiques archéologiques que l’on retrouve dans nombre de
fortifications Plantagenêt, telles que le « talus angevin », les tourelles pleines en partie
basse et les archères simples, très similaires aux constructions mises en œuvre à Chinon
avant 1205 (voir chapitre 5) 245 . L’archéologue en conclut que la construction de cette
242 PON, G. et CHAUVIN, Y., « Chartes de libertés et de communes de l'Angoumois, du Poitou et de la
Saintonge (fin XIIe-début XIIIe siècles) », dans Ibid., p. 25-149 : et ut ad ipsas manutenendas et ad jura
sua nostra et heredum nostrorum deffendenda vim et posse communie sue, quando necesse fuerit contra
omnem hominem salva fidelitate nostra et salvis juribus nostris et heredum nostrorum et juribus sancte
Ecclesie exerceant et apponant.
243 BAUDRY, M.-P., « Les fortifications des Plantagenêt à Thouars », dans La cour Plantagenêt, 1154-
1204, 2000, p. 297-314; IMBERT, H., Notice sur les vicomtes de Thouars, 1867.
244 BAUDRY, M.-P., « Les fortifications des Plantagenêt à Thouars », dans La cour Plantagenêt, 1154-
1204, 2000, p. 297-314 cite BARBIER, A., « Cartulaires et chartes de l'aumônerie de Saint-Michel de
Thouars (1206-1253) », Archives historiques du Poitou, 31 (1901), p. 5 : domus helemosinaria juxta
fossetum castri mei nimis propinqua esset.
245 BAUDRY, M.-P., « Les fortifications des Plantagenêt à Thouars », dans La cour Plantagenêt, 1154-
1204, 2000, p. 297-314.
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