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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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Malgré cette cession, la fidélité du comte dauphin au Plantagenêt ne permet pas<br />

à Philippe Auguste d’asseoir véritablement sa domination 383 . Avant d’enter dans une<br />

phase militaire, Philippe Auguste renforce ses appuis en concédant des franchises<br />

urbaines et en s’attachant le soutien des autorités ecclésiastiques pour imposer son<br />

autorité dans la région. En 1196, l’arrivée de Robert d’Auvergne à l’épiscopat de<br />

Clermont va lui <strong>of</strong>frir l’opportunité de faire aboutir cette politique. Utilisant le conflit<br />

entre l’évêque et son frère le comte Guy II, il saisit l’occasion du pillage de l’abbaye<br />

royale de Mozac et la capture de l’évêque par Guy II pour déclancher une <strong>of</strong>fensive<br />

militaire sur le motif de la protection de l’Église entre 1211 et 1213. Philippe Auguste<br />

confie la conquête de l’Auvergne à Gui de Dampierre, comte de Bourbon et selon<br />

Bernard Itier 384 :<br />

Le comte d’Auvergne Gui perdit environ cent vingt lieux fortifiés, à<br />

cause de l’abbaye de Mozac qu’il a détruite au mépris de Dieu et du<br />

roi de France.<br />

Les places de Riom et Tournoël sont prises par Philippe Auguste tandis que Gui<br />

de Dampierre s’étend jusqu’à Avraux, Chambon, Lépaud et Sermur, les places que le<br />

comte d’Auvergne tenait en Combrailles, à la limite du Limousin 385 .<br />

Tout au long du XII e siècle, la délimitation orientale de l’empire des Plantagenêt<br />

est donc intraçable à moins de considérer que le comté d’Auvergne était en lui même<br />

une frontière. La conquête de l’Auvergne en 1211-12 fait cependant totalement basculer<br />

cette marge dans la mouvance capétienne. À cette date, cependant, cette conquête qui<br />

avait été un enjeu crucial pour les Capétiens au milieu du XII e siècle – parce qu’elle<br />

permettait de contrôler la seule route, en dehors de la vallée du Rhône, qui reliait <strong>Paris</strong> à<br />

la Méditerranée et notamment au comté de Toulouse – n’avait plus vraiment de raison<br />

d’être. La cession des droits des Plantagenêt sur l’Auvergne en 1189, le passage du<br />

383 DE LABAREYRE, F., La Cour littéraire de Dauphin d'Auvergne des XIIe et XIIIe siècles, 1976, p.<br />

50-51. Dans un sirventes adressé à Richard cœur de Lion, le comte d’Auvergne se plaint d’avoir été<br />

abandonné : Puis que bon me laissavatz ;/ Pero dieus m’a faich tat pro / Qu’entre°el Puoi e°l Albuson /<br />

Pois remaner entre°ls mieus (Puis vous m’avez simplement abandonné. Mais Dieu m’a fait si valeureux<br />

qu’entre Le Puy et Aubusson, je peux rester entre les miens).<br />

384 GERMAIN, R., La France centrale médiévale pouvoirs, peuplements, société, économie, culture,<br />

1999, p. 23. ; PHALIP, B., Seigneurs et bâtisseurs, 2000, p. 99 ; GUILLAUME LE BRETON, « La<br />

Conquête de l'Auvergne pour Philippe Auguste, 1211-1212 », dans , 1937, BERNARD ITIER,<br />

Chronique, 1998, p. 42 : Guido comes Arvernorum, perdidit circiter CCXX ti municipia proter abbatiam<br />

de Maurax quam destruxit in contemptu Dei et regis Francorum.<br />

385 DE FOURNOUX, B., « Disputes autour de la Combraille entre Bourbons et comtes d’Auvergne »,<br />

dans Mélanges d’archéologie et d’histoire <strong>of</strong>ferts à M. Henri Hemmer par ses collègues et ses amis,<br />

1979, p. 124-127 ; ESTIENNE, M., « Le pouvoir partagé: la basse Auvergne de 1150 à 1350 », II, p. 417-<br />

27.<br />

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