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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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donc dans son château, à Montferrand, qu’Henri II décide de tenir une cour solennelle,<br />

au début de l’année 1173, afin de renforcer son influence. Il y reçoit notamment<br />

l’hommage du comte de Toulouse et y organise le mariage de Jean sans terre avec Alix,<br />

la fille d’Humbert de Maurienne comte de Savoie 378 . Cependant, il apparaît alors<br />

clairement qu’Henri II ne peut pas compter sur le soutien de l’Église dans cette région<br />

ni des monastères, dont pratiquement aucun ne vient réclamer sa protection, préférant<br />

manifestement celle des Capétiens 379 . L’affaiblissement de la domination ducale en<br />

Auvergne ne va cesser de s’amplifier après l’accession de Richard au duché. Après<br />

1174, les interventions des Plantagenêt cessent totalement jusqu’à ce que l’expédition<br />

de Philippe Auguste en 1188 attire à nouveau le projecteur sur cette marge orientale. À<br />

cette date, le roi de France prend Montluçon et s’avance en Auvergne où il affranchit le<br />

bourg de Nonette, manifestant ainsi la volonté d’écarter le comte dauphin de la vallée de<br />

l’Allier 380 . Ses positions sont confirmées au traité d’Azay où il obtient finalement<br />

d’Henri II, la cession de tous les droits des ducs d’Aquitaine sur l’Auvergne. Mais cette<br />

cession ne s’est pas immédiatement concrétisée. Dans les conflits des années 1190, les<br />

comtes d’Auvergne choisissent en effet de s’engager aux cotés de Richard. Malgré cette<br />

fidélité renouvelée, le roi d’Angleterre confirme à nouveau la cession de son foedum et<br />

de son dominium sur l’Auvergne au traité de Gaillon en 1196 381 . À cette date,<br />

l’éclatement politique de l’Auvergne et les rivalités seigneuriales se traduisent par<br />

l’enchevêtrement des acteurs dans l’espace qui sépare Clermont, la cité de l’évêque,<br />

Montferrand, le château du comte, vassal du duc d’Aquitaine et Riom, désormais aux<br />

mains des Capétiens 382 . C’est donc au travers des conflits locaux que les seigneurs<br />

auvergnats se sont progressivement départagés selon des fidélités suzeraines.<br />

L’insertion dans les mouvances rivales des rois Capétiens, des Plantagenêt ou des<br />

comtes de Provence ne permet cependant pas de définir une « frontière », tant les<br />

positions des uns et des autres étaient entremêlées.<br />

ipso vobis forisfecisse dictis, cum tamen de habendo eos ad justitiam minime defecerium, sicut vos<br />

placuit, cepitis…<br />

378 PETERBOROUGH, I, p. 35; HOVEDEN, II, p. 41; TORIGNI, II, p. 35.<br />

379 ESTIENNE, M., « Le pouvoir partagé: la basse Auvergne de 1150 à 1350 », I, p. 84.<br />

380 Philippe Auguste donne aux habitants de Nonette les coutumes de Lorris, DELABORDE, H. F. et al.,<br />

Recueil des actes de Philippe Auguste, roi de France, 1916, II, p. 295, n°241 ; ESTIENNE, M., « Le<br />

pouvoir partagé: la basse Auvergne de 1150 à 1350 », I, p. 88.<br />

381 ROUSSEAU, E. et DÉSIRÉ DIT GOSSET, G., « Le Traité de Gaillon (1196): Édition critique et<br />

traduction », dans Richard coeur de Lion roi d'Angleterre, duc de Normandie 1157-1199, 2004, p. 67-74<br />

382 TEYSSOT, J., « Les relations seigneurs-villes : le cas des trois « capitales » de basse Auvergne,<br />

Clermont, Riom et Montferrand du XII e au XV e siècle », dans Seigneurs et seigneuries au Moyen Âge<br />

(Actes du 117e congrès national des société savantes), 1993, p. 319-329.<br />

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