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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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En 1189, malgré le dispositif mis en place par Henri II, sa succession se déroule<br />

selon un scénario sensiblement différent. À cette date, deux des quatre fils du vieux roi<br />

sont déjà morts. Il ne reste alors en lice que Richard et Jean. Mais si Richard accepte<br />

l’Angleterre et la Normandie, il refuse tout autant de céder l’Aquitaine à son frère, de<br />

même qu’il avait déjà refusé en 1183 de prêter serment à son frère aîné pour le duché<br />

dont il avait reçu personnellement l’investiture. En 1189, Richard parvient ainsi à capter<br />

l’ensemble de l’héritage paternel en transgressant les règles de succession féodales, à<br />

l’instar d’Henri II, qui était lui aussi parvenu à contourner les problèmes que l’accession<br />

de son frère Ge<strong>of</strong>froy à la tête de l’Anjou avait posé en 1152 (voir chapitre 2). In fine,<br />

l’attachement de Richard à l’Aquitaine apparaît comme un pur produit des constructions<br />

territoriales qu’Henri II avait lui-même élaborées.<br />

1.1.3- Richard, l’Aquitaine et la construction d’une idéologie dynastique<br />

À la différence d’Henri II, la carte de l’empire de Richard (carte 5.5), dont la<br />

maille plus lâche résulte de la courte durée de son règne, fait apparaître une gestion de<br />

l’espace plus centralisée autour de la Normandie, où il séjourne le plus clair de son<br />

temps au cours des sept années qu’il passe sur ses territoires. Dans l’empire de Richard,<br />

la Manche apparaît comme un obstacle, rarement franchi si ce n’est pour recevoir les<br />

regalia lors des deux couronnements de 1189 et 1194. Partout ailleurs, l’espace<br />

parcouru de l’empire apparaît essentiellement sous forme de trajectoire, jusqu’à<br />

Nottingham en Angleterre, Bayonne en Gascogne, et Châlus en Limousin. Alors qu’il<br />

avait été très présent en Aquitaine au cours des vingt années précédant son règne, elle<br />

apparaît à partir de 1189 comme un espace lointain, presque périphérique. Pourtant, le<br />

lien qui unissait Richard à l’Aquitaine était fondé sur l’union mystique du duc avec la<br />

première martyre d’Aquitaine, sainte Valérie.<br />

L’anneau de sainte Valérie et l’union personnelle de Richard à l’Aquitaine<br />

Selon le chroniqueur Ge<strong>of</strong>froy de Vigeois, moine de Saint-Martial de Limoges,<br />

peu après le partage de l’empire entre les fils d’Henri II, Richard est intronisé comme<br />

duc d’Aquitaine à Saint-Hilaire de Poitiers, puis à Limoges, où il reçoit l’anneau de<br />

sainte Valérie, symbolisant l’alliance mystique du jeune prince avec le duché, à travers<br />

le culte de la sainte protomartyre de Gaule. Outre le problème de datation que pose ce<br />

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