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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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publique » dans les interventions des Plantagenêt n’apparaît pas encore distinctement<br />

dans les discours et parfois même dans les pratiques, où elle reste parfois étroitement<br />

mêlée aux intérêts personnels. Elle n’en constitue pas moins un enjeu désormais<br />

politique. Pour Jean de Salisbury en effet, la capacité du prince à agir au nom de la res<br />

publica ou de la Couronne, c'est-à-dire en tant qu’il représente l’intérêt commun, c'est-<br />

à-dire l’intérêt propre du corps politique, constitue un critère essentiel dans la<br />

construction d’une personne publique du roi, distincte de la personne privée 386. Or, on<br />

l’a vu, nombre d’interventions d’utilité publique apparaissent encore sous le signe du<br />

« patronage » royal. En cela, l’autonomie de l’espace du politique n’est pas encore<br />

d’actualité au XII e siècle. Il faut en effet attendre les derniers siècles du Moyen Âge<br />

pour que la territorialisation du droit et du pouvoir souverain s’accomplisse<br />

véritablement à travers l’émergence de l’État comme institution concurrente de<br />

l’Église 387 . C’est donc seulement au prix de son émancipation de la légalité religieuse<br />

que l’utilitas publica pourra signifier l’intérêt politique du royaume en tant que réalité<br />

territoriale 388 .<br />

386 JEAN DE SALISBURY, Policraticus. Of the Frivolities <strong>of</strong> Courtiers and the Footprints <strong>of</strong><br />

Philosophers, 1990 : Livre VI, cap. V. [Col.0597A] : « Il y a deux communautés : celle qui exerce l’esprit<br />

et celle qui entraîne le corps ; la première dédiée au ministère des autels et au culte de l’église par la<br />

langue des papes et le deuxième qui défend la république par la langue des ducs (Haec enim duo<br />

communia sunt his qui spiritualem et corporalem militiam exercent. Hos enim ad ministerium altaris et<br />

cultum ecclesiae vocat lingua pontificis, illos ad defensionem reipublicae eligit lingua ducis).<br />

387 SENELLART, M., Machiavélisme et raison d'état, 1989, p. 31.<br />

388 Ibid., p. 23-24.<br />

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