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s’était également emparé des terres des frères de Lacy, Hugues et Walter 267 . Guillaume
le Maréchal qui avait hérité du Leinster après son mariage avec la fille de Strongbow en
1189, est relativement épargné par ces confiscations. En 1210, Jean a donc à sa charge
les principales forteresses irlandaises. Au total, plus de £1400 sont dépensées au cours
de ces deux années pour les constructions, dont plus de 90% pour les fortifications des
mottes et la construction des châteaux (voir carte 4.15). La somme la plus élevée est
attribuée au château de Limerick (£713) : elle suggère que Jean fait sans doute
entièrement construire les remparts de la forteresse en pierre 268 . Des travaux à Athlone
(£129 12s.) sont également entrepris et correspondent, selon Tom McNeill, à la
reconstruction de la tour polygonale en pierre que Jean de Gray avait commencé en
1210, et qui s’était depuis écroulée 269 . Les sommes dépensées dans le Meath et d’Ulster
suggèrent que Jean n’y fait que des aménagements. Ainsi, £16 8s. 9d. sont enregistrés
sur le pipe roll irlandais pour la construction du château de Nobber, confisqué à
Hugues II de Lacy 270 . La tour d’Arglass est également réparée, ainsi que le pont et les
palissades d’Antrim 271 . À Drumore, Jean ordonne la construction d’un nouveau pont,
d’une nouvelle aula, ainsi que quatre bretèches 272 et à Dundonald, un pont, une grange
et une porcherie sont édifiées sous les ordres du sénéchal d’Ulster Roger Pipard 273 . £4
15s. 2d. vont également à la construction de la grande tour et de la aula de la forteresse
de Dundrum, établie par Jean de Courcy en Ulster, ainsi que pour une grange et des
écuries 274 . Le faible montant de certaines dépenses suggère qu’il s’agissait surtout de
réparations. C’est sans doute le cas à Carlingford en Uriel, confisqué à Hughes II de
Lacy, où le roi n’intervient que sur les fossés et la construction d’une tourelle, car il est
possible que la fortification du château ait été commencée dès 1200 275 . Quant au
château de Carrickfergus, également pris à Hugues II de Lacy, il fait l’objet de
réparations, mais le pipe roll irlandais reflète assez mal l’étendue des travaux qui se
267
ORPEN, G. H., Ireland under the Normans : 1216-1333, 1920, II,p. 32-33, 248, 317.
268
MC NEILL, T., Castles in Ireland. Feudal Power in a Gaelic World, 1997, p. 47.
269
Ibid., p. 47 cite les Annales de Lough Cé qui enregistrent la construction d’un château en pierre à
Athlone en 1210.
270
DAVIES, O. et QUINN, D. B., « The Irish Pipe Roll of 14 John, 1211-1212 », Ulster Journal of
Archaeology, 4 (suppl) (1941), p. 1-76, p. 24.
271 Ibid., p. 54, 58.
272 Ibid., p. 56 : £4 18s. 2d. in uno ponte novo et aula nova et quatuor breteschiis et aliis edificiis apud
Drunmor.
273 Ibid., p. 56 : 46s. 4d. in novo ponte de Dondonald et nova grangia et nova porcario ibidem.
274 Ibid., p. 58 : QUINN, D. B., « Corrigenda to The Irish Pipe Rolls of 14 John », Ulster Journal of
Archaeology, 6 (suppl) (1943), p. 34-36.
275 MC NEILL, T., Castles in Ireland. Feudal Power in a Gaelic World, 1997, p. 47 ; DAVIES, O. et
QUINN, D. B., « The Irish Pipe Roll of 14 John, 1211-1212 », Ulster Journal of Archaeology, 4 (suppl)
(1941), p. 1-76, p. 54, in fossatis et una nova turallia et tribus carrucis et aliis utensilibus grangie .
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