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manoirs royaux, situés sur d’anciennes villae regiae, comme c’est le cas pour<br />

Sturminster, Brockenhurst, Micheldever, Eveltham, Wedmore, Calne, etc 75 . Judith<br />

Everard et Nicholas Vincent sont récemment revenus sur cet aspect, soulignant le fait<br />

que la puissance de « l’apanage » de Jean avant 1199 s’étendait sur l’ensemble du<br />

littoral occidental de l’Angleterre et de la Normandie (le Mortain), incluant la<br />

domination de l’Irlande 76 . Son attachement à cette région va se renforcer dans les<br />

premières années du XIII e siècle par le biais du culte de saint Wulfstan dont la sépulture<br />

se trouvait à Worcester. Peu après son avènement, c’est d’abord sur la tombe de Thomas<br />

Becket à Canterbury puis de saint Edmund à Bury que Jean se rend 77 . En 1204, Jean fait<br />

également don de 10 marcs annuels pour la réparation de la chasse de St Edmund avec<br />

des pierres précieuses 78 . Saint Edmund était alors un « symbole fluide avec la capacité<br />

d’un caméléon à réapparaître et se renouveler sous de nouvelles formes et dans de<br />

nombreux langage » 79 . Mais si saint Edmund permettait à Jean d’inscrire son règne,<br />

comme l’avait fait son père avec Edward le Confesseur, dans la continuité de ses<br />

prédécesseurs anglo-saxons afin de renforcer l’autorité royale en l’attachant à territoire<br />

identifié comme anglais 80 , Edmund était déjà saint en 1199, et le culte de ce saint roi<br />

était déjà répandu dans l’Angleterre d’après la conquête. En revanche, l’élévation des<br />

reliques de Wulfstan par l’évêque de Worcester Jean de Coutances en 1198 <strong>of</strong>frait à<br />

75 SAWYER, P., « The Royal tun in pre-Conquest England », dans Ideal and Reality in Frankish and<br />

Anglo-Saxon Society, Studies presented to J.M. Wallace-Hadrill, 1983, p. 273-299. La précision des<br />

itinéraires de Jean permet de s’en apercevoir, mais Henri II et Richard devaient également résider dans<br />

ces anciennes villae regiae lorsqu’ils passaient dans la région. On sait notamment qu’Henri II résida à<br />

Cheddar, Brockehurst et Steyning.<br />

76 EVERARD, J. A., « Le duché de Bretagne et la politique Plantagenêt aux XIIe et XIIIe siècles:<br />

perspectives maritimes », dans Plantagenêts et Capétiens: Confrontations et Héritage, 2006, p. 193-210;<br />

VINCENT, N., « Jean comte de Mortain: le futur roi et ses domaines en Normandie 1183-1199 », dans<br />

1204, la Normandie entre Plantagenêts et Capétiens, 2007, p. 37-59.<br />

77 DICETO, II, p. 166 : Johannes rex Angliae, sub ipso coronationis suae initio visitans Sanctum Thomam<br />

et postea Sanctum Eadmundum, dies Pentecostes egit apud Norhamptonia. (Jean roi d’Angleterre,<br />

prenant l’initiative après son couronnement d’aller voir saint Thomas puis saint Edmund, le jour de la<br />

Pentecôte , se rendit ensuite à Northampton.). Richard aussi s’était arrêté à Canterbury lors de son retour<br />

de captivité avant d’entrer dans Londres. Depuis la victoire d’Henri II en 1173 qui suivit son pèlerinage à<br />

Canterbury, Becket était devenu un saint protecteur de la dynastie. BOZOKY, E., « Le culte des saints et<br />

des reliques dans la politique des premiers rois Plantagenêt », dans La cour Plantagenêt, 1154-1204,<br />

2000, p. 227-291.<br />

78 Rot. Lit. Pat., p. 37: Sciatis quod dedimus et concedimus X marcas annuas ad scaccarium nostrum<br />

precipiendas abbati et conventui Sancti Eadmundi ad reparacionem feretri Sancti Eadmundi propter<br />

quendam saphiris et unum rubeum quos obtulamus predicto Martirio et quod ipsi nobis tradidunt<br />

habendos tota vita nostra ita quod reverenter ad locu illum post obitu nostrum…<br />

79 COWNIE, E., « The cult <strong>of</strong> St Edmund in the eleventh and twelfth century. The langage and<br />

communication <strong>of</strong> a medieval saint’s cult », Neuphilologische Mitteilungen - Bulletin de la société<br />

néohilologique, 99: 2 (1998), p. 177-188.<br />

80 DRAPER, P., « King John and St Wulfstan », J.M.H., 10: 1 (1984), p. 41-50 ; WEBSTER, P., « King<br />

John's Piety, c.1199-c.1216 », PhD thesis, sous la dir. de Carl Watkins, 2007, Cambridge, p. 74-79;<br />

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