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dans la mesure où les dépenses pour les demeures à l’intérieur des châteaux étaient déjà<br />

importantes sous Henri II, mais elles étaient alors simplement désignées par<br />

l’expression in operatione domorum. Cette évolution sémantique signale-t-elle une<br />

évolution morphologique des espaces résidentiels aristocratiques à la fin du XII e siècle ?<br />

La résidentialisation des grands donjons rectangulaires constitue un phénomène<br />

caractéristique des pays de l’Ouest de l’Europe, à partir de la fin du XII e siècle,<br />

contrairement aux pays d’Empire et à l’Auvergne où Bruno Phalip a montré que la tour<br />

principale n’était pas résidentielle 193 . Au sud de la Loire, les donjons étaient en effet de<br />

faible superficie au sol (10 mètres de côté en moyenne mais jusqu’à 30 mètres de<br />

hauteur) 194 . Généralement perché au sommet d’une motte, ce type d’édifice élancé était<br />

présent partout et de manière presque exclusive en Angoumois, Périgord, Limousin, et<br />

en Auvergne. Dans ces régions, comme dans le monde anglo-normand, les espaces<br />

domestiques se sont plutôt développés à l’intérieur ou à l’extérieur l’enceinte du<br />

castrum, à mesure que les besoins du prince, de sa familia ainsi que de toute sa cour<br />

s’accroissaient. En Normandie et en Angleterre, la résidentialisation des donjons<br />

n’empêche cependant pas la multiplication bâtiments annexes. Cet éclectisme constitue<br />

sans doute une explication de la distinction progressive qui apparaît dans la<br />

terminologie entre les logis du donjon (in castellum) des autres bâtiments<br />

domestiques 195 .<br />

Le développement des espaces résidentiels : un accroissement multiple et<br />

composite<br />

Il convient tout d’abord de remarquer que l’expression exacte des pipe rolls est<br />

moins le singulier de domus que son pluriel. Celui-ci qui indique que les constructions<br />

193<br />

PHALIP, B., Seigneurs et bâtisseurs, 2000.<br />

194<br />

DEBORD, A.; BAZZANA, A. et POISSON, J. M., Aristocratie et pouvoir : le rôle du château dans la<br />

France médiévale, 2000.<br />

195<br />

Sur cette question largement abordée voir notamment : CHÂTELAIN, A., Donjons romans des pays<br />

d'Ouest : étude comparative sur les donjons romans quadrangulaires de la France de l'Ouest, 1973;<br />

MESQUI, J., Châteaux et enceintes de la France médiévale, de la défense à la résidence. 2, La résidence<br />

et les éléments d'architecture, 1993; MESQUI, J., Châteaux forts et fortifications en France, 1997;<br />

MESQUI, J. et GARRIGOU GRANDCHAMP, P., Demeures seigneuriales dans la France des XIIe-XIVe<br />

siècles : études sur les résidences rurales des seigneuries laïques et ecclésiastiques, 1999; DIXON, P.,<br />

« The myth <strong>of</strong> the keep », dans The seigneurial residence in Western Europe, AD c800-1600, 2002, p. 9-<br />

14; MARSHALL, P., « The great tower as residence », dans The seigneurial residence in Western<br />

Europe, AD c800-1600, 2002, p. 27-44; MARSHALL, P., « The ceremonial function <strong>of</strong> the dunjon in the<br />

twelfth Century », dans Château Gaillard, 20: Etudes de castellologie médiévale, 2002, p. 141-151 et<br />

RENOUX, A., « Résidences et châteaux ducaux normands au XIIe siècle. L'apport des sources<br />

comptables et des données archéologiques », dans L'architecture normande au Moyen âge, 2001, p. 197-<br />

217.<br />

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