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la seigneurie de Dol-Combourg aux dépens de Raoul de Fougères 331 . Mais ce dernier
parvient à reprendre la tutelle du château qui lui avait été confiée par Jean de Dol, avant
sa mort. En 1164, Richard du Hommet, connétable d’Henri II en Bretagne, est alors
chargé de reprendre le château de Combourg et la baronnie pour le roi 332 . Henri II
confie alors la garde de la terre de Dol à l’un de ses courtisans normands, Jean de
Subligny, seigneur de Saint-James sur Beuvron, à qui il promit l’héritière en mariage
pour son fils Hasculf 333 . Ainsi, Dol-Combourg devenait une seigneurie de marche,
insérée dans les réseaux de l’aristocratie normande, une aristocratie plus loyale et plus
soumise à l’autorité d’Henri II qu’elle reconnaissait comme son duc légitime. Pour
renforcer son propre pouvoir dans cette marche septentrionale normanno-bretonne,
Henri II fit également reconstruire le château ducal de Pontorson 334 .
Au milieu des années 1160, Henri II contrôlait donc les marches bretonnes au
nord et au sud, tandis que dans la région médiane, aux marches de l’Anjou, il pouvait
compter sur la loyauté des seigneurs de Vitré, Robert et son fils André, qui lui
apportèrent l’aide militaire lors des expéditions bretonne 335 .
La pression croissante des Plantagenêt en Bretagne est sans doute à l’origine de
la révolte menée en juillet 1166, menée par des barons bretons sous l’égide de Raoul de
Fougères et du duc Conan IV. L’échec de cette révolte amène cependant ce dernier à
abdiquer en faveur d’Henri II, qui prend donc possession des domaines ducaux, ne
laissant en propre au duc que la seigneurie de Guingamp 336 . Conan devenait ainsi duc
sans duché tandis que le titre ducal était inclus dans le maritagium de Constance, placée
sous tutelle royale et promise à Geoffroy, le deuxième fils d’Henri II, ce qui explique
pourquoi Henri II ne s’intitula jamais dux Britannie 337 . Puis, pour manifester sa prise de
331 BRAND'HONNEUR, M., « Seigneurs et réseaux de chevaliers du nord est Rennais sous Henri II
Plantagenêt », dans Noblesses de l'espace Plantagenêt, 1154-1224, 2001, p. 165-184 cite BNF ms. lat.
5441, III, p.438.
332 TORIGNI, I, p. 353 : Richardus de Humez, conestablus Henrici regis, convocatis baronibus
Normanniae et Britanniae, mense Augusto, cepit castrum Conbort in Britannia in manu regis, quod
Radulfus de Filgerii habuerat post mortem Johannis de Dol.
333 EVERARD, J. A., Brittany and the Angevins : Province and Empire, 1158-1203, 2000, p. 83, cite BN
ms lat. 5476 p. 97-98 et ms. Fr. 22325, p. 522-23, 525.
334 TORIGNI, I, p. 313 : Ipsa die perrexit ad Pontem Ursonis et divisit ibi ministris suis et ordinavit
quomod castrum illud readificaretur (Ce jour là, il se rendit à Pontorson et il divisa ses ministres et leur
ordonna que de faire reconstruire le château)
335 Ibid., p. 63 cite BM Lansdownz mss 229, f° 114r et 259 f° 70r. (voir chapitre 4) ; GUILLAUME DE
NEWBURGH, Chronicles of the reigns of Stephen, Henry II, and Richard I, 1884, p. 146.
336 TORIGNI, I, p. 361 : castrum Felgeriarum obsedit, cepit, funditus delevit; Annales Angevines, p. 36 :
Hainricus rex contra Britannos exercitum dirigens, castrum Fulgeriarum obsedit et viriliter cepit
ceterosque Britones mira probitate et audatia subegit.
337 EVERARD, J. A., Brittany and the Angevins : Province and Empire, 1158-1203, 2000, p. 44
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