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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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FitzAlain, son clerc, soit rémunéré comme les autres clercs royaux qui sont sur les<br />

chantiers du roi, qu’ils aient 5 sous angevins par jour et vous le décompterez à<br />

l’Échiquier » 125 . À partir du XIII e siècle, la fonction des clerici operationis devient un<br />

titre rémunéré par des gages et clairement identifiable dans l’administration royale. Elle<br />

se différentie alors de la fonction de « maître des travaux du roi », généralement<br />

attribuée à un pr<strong>of</strong>essionnel 126 . À la fin du XII e siècle, ces deux fonctions ne sont<br />

cependant pas clairement distinctes l’une de l’autre, le terme de magister s’appliquant<br />

en effet aussi bien à des clercs qu’à des pr<strong>of</strong>essionnels. L’usage du terme magister pour<br />

désigner le chef de chantier, apparaît en effet pratiquement en même temps que le titre<br />

académique 127 . John Harvey a été l’un des premiers à remettre en cause<br />

l’historiographie romantique et la figure du « moine architecte », en affirmant que les<br />

clercs ont occupé une place minime dans l’histoire médiévale de l’architecture anglaise :<br />

sur un total de 1200 architectes connus de 1050 à 1500, seulement 18 seraient<br />

probablement ou certainement clercs ! Le problème central reste celui de la distinction<br />

entre les religieux qui occupaient des fonctions techniques et artistiques (maîtres<br />

d’œuvre ou exécutants) et ceux qui détenaient des charges financières et administratives<br />

(maîtres d’ouvrage délégués). Cette difficulté provient d’abord de l’ambiguïté de la<br />

terminologie médiévale. Le terme latin d’opus recoupe en effet une réalité très vaste,<br />

qui ne permet pas de savoir ce que faisaient réellement ces magistri operis 128 .<br />

À la fin du XII e siècle, il semble que les mentions de maître dans un contexte de<br />

chantier désignent moins un métier, pouvant être accompli soit par un clerc soit par un<br />

pr<strong>of</strong>essionnel de la construction, qu’un statut particulier, avec des responsabilité aussi<br />

bien techniques qu’administratives. Sur le chantier de Windsor par exemple, maître<br />

Ge<strong>of</strong>froy de Windsor, qui apparaît de 1170 à 1177, pourrait bien être Ge<strong>of</strong>froy le<br />

chapelain, chargé des mêmes travaux à Windsor jusqu’en 1169 129 . Le changement<br />

d’appellation de Ge<strong>of</strong>froy dans les pipe rolls, qui passe de capellanus à magister en<br />

1170, indique donc qu’il s’agissait moins d’un changement de fonction (il reste sans<br />

doute chapelain) que d’un changement de statut. Ge<strong>of</strong>froy agissait alors en chef<br />

125<br />

Rotuli normanniae in Turri londinensi asservati, HARDY, T. D. (éd.), 1835, p. 82 : Petro de Stoke etc.<br />

et custodibus operis de Molinelle etc. Mandamus vobis quod habere faciatis Willelmo filio Alani clerico<br />

nostro liberaciones suas sicut alii clerici nostri qui sunt in operacionibus nostri habent scilicet v sold’<br />

andeg’ in die et computabitur vobis ad scaccarium apud Mollinelle xxvii die februarie.<br />

126<br />

Ibid..<br />

127<br />

HARVEY, J. H., The Mediaeval Architect, 1972, p. 76.<br />

128<br />

LE POGAM, P. Y., Les maîtres d'oeuvre au service de la papauté dans la seconde moitié du XIIIe<br />

siècle, 2004, p. 46.<br />

129<br />

PR 15 H.II, p. 136; PR 16 H.II, p. 25, 27, 70.<br />

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