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La demeure apparaît des plus spacieuses, digne d’être comparée aux<br />

palais, mais si la chambre du roi est somptueuse, la discipline royale,<br />

récemment élaborée pour améliorer le gouvernement royal n’a pas,<br />

quant à elle, encore atteint ses immenses capacités 231<br />

Les critiques qu’adressent Alexandre Neckam, Pierre le Chantre et Hugues de<br />

Fouilloi contre le luxe de l’architecture et l’ornementation picturale et sculpturale des<br />

bâtiments civils et domestiques sont désormais bien connues 232 . Elles soulignent<br />

l’importance du phénomène résidentiel à la fin du XII e siècle qui accompagne l’essor de<br />

la villégiature. Ce double phénomène se traduit notamment par l’investissement des<br />

Plantagenêt, au-delà de l’aménagement des sites castraux, dans la construction de<br />

véritables complexes résidentiels situés au cœur des forêts royales, parfois à<br />

l’emplacement de simples loges de chasse.<br />

2.1.2- L’essor des demeures royales : de la loge de chasse au complexe palatial<br />

Dans The History <strong>of</strong> the King’s Work, les auteurs soulignent que les « résidences<br />

civiles » royales sont loin d’avoir été négligées par les Plantagenêt. Ils en proposent une<br />

cartographie qui met en évidence leur étroite connexion avec les forêts royales<br />

d’Angleterre, remarquant que les comtés sans forêt royale ne possédaient généralement<br />

pas de résidences (Kent, Surrey, Norfolk, Suffolk, Lincolnshire et Cornouailles)<br />

(illustration 5.18). L’objectif n’est pas ici de présenter un résumé monographique de<br />

chacune des résidences mais de les mettre en série afin de comprendre les logiques<br />

d’organisation et de pratique de l’espace dans lesquelles elles s’inséraient. Dans ce but,<br />

la comparaison du graphique des dépenses (graphique 5.12) et de celui des répartitions<br />

diachroniques du temps passé par les Plantagenêt dans leurs territoires (graphique 5.3),<br />

permet d’observer que le moment où les dépenses résidentielles prennent le pas sur les<br />

dépenses militaires pour devenir le principal poste des dépenses de construction se<br />

trouve dans les années 1177-1183. Or ces années sont celles où Henri II réside la plupart<br />

du temps en Angleterre. Inversement, durant les années où Richard est en croisade<br />

(1190-1193), l’Échiquier n’enregistre aucune dépense liée aux constructions<br />

231 DICETO, I, p. 292: domus surgit spatiosissima, digna satis in nomen transire palatii, si thalami regio<br />

sumptu, regia disciplina regio moderamine recenter extructi non excrescerent in immensum.<br />

232 MORTET, V. et al., Recueil de textes relatifs à l'histoire de l'architecture et à la condition des<br />

architectes en France, au Moyen âge : XIe-XIIIe siècles, 1995 [1911-1929], II, p 179, n°LXXXVII ;<br />

MORTET, V., « Hugues de Fouilloi, Pierre le Chantre, Alexandre Neckam et les critiques au XIIe siècle<br />

contre le luxe des constructions », dans Mélanges d'histoire <strong>of</strong>ferts à M. Charles Bémont par ses amis et<br />

les élèves à l'occasion de la vingt-cinquième année de son enseignement à l'Ecole pratiques des Hautes<br />

Études, 1913, p. 105-137.<br />

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