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l’église » 367 . Le plomb pouvait également servir à fabriquer des outils tels que des<br />

règles, des fils de plomb ou des poids pour les poulies 368 .<br />

Lorsqu’il était en quantité suffisante, le plomb servait le plus souvent à couvrir<br />

les toitures. En Angleterre, cette pratique remonte au moins au VII e siècle. Bède le<br />

Vénérable, qui rapporte les travaux exécutés par Eadbert, abbé de Lindisfarne, raconte<br />

que ce dernier a fait remplacer le chaume de l’église en bois construite par Finan et l’a<br />

entièrement couverte, « le toit et les murs aussi », avec des plaques de plomb 369 . Selon<br />

Guillaume de Malmesbury, l’évêque d’York Wilfrid (634-709) a également fait venir du<br />

plomb pour relever l’église ruinée de Saint-Pierre d’York, fondée par le roi Edwin : « il<br />

consolida ses maçonneries, reconstruisit le toit et lorsqu’il l’eut achevé, il le protégea<br />

des intempéries avec des plaques de plomb » 370 .<br />

Le double rôle du plomb, à la fois fonctionnel et ornemental, est cependant loin<br />

d’être indispensable à la construction. Au contraire, la dizaine de chantiers royaux qui<br />

reçoivent des approvisionnements en plomb au cours de la période (Woodstock<br />

Clarendon Windsor, Winchester, Douvres, la Tour de Londres, Colchester,<br />

Marlborough) sont surtout des demeures où les logiques d’apparat et d’ostentation<br />

prédominaient. Si les résidences royales d’Angleterre ont été favorisées, du plomb est<br />

également envoyé en Normandie pour approvisionner les châteaux de Gisors et, peut<br />

être aussi, celui de Caen en 1167 et 1168 371 . Toutefois, les rapports de fouilles et les<br />

recherches menées par Michel de Boüard ne mentionnent aucun vestige de plomb datant<br />

367 Recueil des actes d’Henri II , I, p.172-173, n° LXX, p. 494, n° CCCLIV; BUSSON, G. et LEDRU, A.<br />

(eds.), Nécrologe-obituaire de la cathédrale du Mans, 1906, p. 155-156 : Dedit etiam nobis plumbum ad<br />

operiendos parietes ecclesie nostre, quod et nobis nostro modico sumptu fecit afferri.<br />

368 BENOÎT, P., « Le plomb dans le bâtiment en France à la fin du Moyen Âge : l’apport des comptes de<br />

construction et de réparation », dans Pierre et Métal dans le bâtiment au Moyen Âge, 1985, p. 339-355;<br />

SHELBY, L. R., « Medieval masson’s tool I: the level and the plumb rule », Technology and Culture, 2<br />

(1961), p. 127-130. pour une présentation de leur utilisation.<br />

369 SALZMAN, L. F., Building in England down to 1540. A Documentary History, 1967, p.262. cite<br />

BEDE LE VENERABLE, Baedae opera historica, 1930, II, p. 459 (III, XXV ) : episcopus loci ipsius<br />

Eadberct ablata harundine, plumbi laminis eam totam, hoc est, et tectum et ipsos quoque parietes eius<br />

cooperire curavit.<br />

370 GUILLAUME DE MALMESBURY, Gesta Regum Anglorum atque Historia novella, 1840, p. 217 :<br />

pro indignitate rei pontifex interno dolore commotus, maceriam solidavit, culmen levavit, levatum<br />

plumbeis laminis ab injuria procellarum munivit ; RAISTRICK, A., The Lead industry <strong>of</strong> Wensleydale<br />

and Swaledale, I, The Mines, 1975, p. 18. Il en déduit que le plomb provient des mines du Yorkshire, car<br />

il peut être facilement apporté de Swaledale par la rivière.<br />

371 PR 13 H.II, p. 40 : pro conductum plumbo regis de Torcheseia ad Cadomum; p. 74 pro conductum<br />

plumbo regis de Novo Castello ad Cadomum; PR 14 H.II, p. 109 : pro LV carectatis plumbi liberatis<br />

vicomes de Northumberland ad portandam apud Cadomum. L’idée que le plomb puisse avoir traversé la<br />

Manche n’a pas été toujours évidente. Ian Blanchard par exemple interprète plus volontiers le terme<br />

Cadomum, par Crendon, nom d’un petit port à l’embouchure de la Tamise, plutôt que par Caen.<br />

BLANCHARD, I. W., Mining, Metallurgy and Minting in the Middle Ages. Vol. 2: Afro-European<br />

Supremacy, 1125-1225, 2001.<br />

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