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obligations de réparation de pont 29 . L’enquête publiée dans le rouleau des Placita quo
Warranto du règne d’Edward I er enregistre ainsi une liste d’individus devant accomplir
les antiques charges d’entretien des ponts sur les eaux du Hertfordshire, selon leurs
possessions 30 . Ces enquêtes montrent que si les réparations de ponts relevaient
désormais de responsabilités individuelles ou collectives, elles restaient toujours
difficiles à faire appliquer. En 1191, par exemple, les pipe rolls enregistrent une amende
dûe par Ailric Bucstan de £11 3s. 4d. pour n’avoir pas fait le pont dont il avait la charge,
et pour cause, « set mortuus est » 31 .
Si l’essor d’une société seigneuriale en Occident au XI e siècle a donc participé à
la disparition de charges communes reposant sur le sol, on ne saurait cependant
considérer ce moment comme celui d’une disparition des travaux communs. Au
contraire, la seigneurie a largement favorisé l’équipement des campagnes avec des
infrastructures collectives, dont les moulins constituent sans doute le symbole le plus
patent.
1.1.2- Les travaux d’utilité commune au cœur de l’économie domaniale
Depuis les travaux fondateurs de Marc Bloch, la compréhension des rapports
entre moulins et banalités s’est largement enrichie notamment grâce aux apports de
l’archéologie et de l’histoire des techniques qui ont permis le renouvellement de cette
historiographie, mais aussi grâce à l’essor de l’anthropologie de l’économie et du
prélèvement seigneurial 32 . Selon Mathieu Arnoux : « avant d’être seigneurial, le moulin
était féodal et probablement fiscal ou public. Il ne devient seigneurial que pour autant
29 BELL, A., « The Organization of Public Work in Society and by the State in Early Medieval England c.
800 – c. 1300 », PhD in History, 2002, unpublished ; HARRISON, D. F., The Bridges of Medieval
England, 2004, p. 23.
30 ILLINGWORTH, W. (éd.), Placita de quo warranto temporibus Edwardi I, II, III, in curia receptae
scaccari Westmonasteriensi asservata..., 1818, p. 284-6, par exemple : Thomas de Hertford tient une acre
et demi de prés dans cette ville pour laquelle il doit faire un pont à Werdestrete long de cinq pieds de
large de quatre pieds et que ses villageois fassent ce pont et que Thomas leur trouve le bois nécessaire
(Thom’ de Hertford’ tenet unam acram prati et dimidiam in eadem villa pro qua debet facere unum
pontem in Werdestrete longue quinque pedes et latitude quatuor pedes et quod villani sui solent facere
illum pontem et ipse Thome inveniet eis maeremium).
31 PR 3 Richard, p. 3 : pro defalta faciendi pontem set mortuus est.
32 COMET, G., « Moulins et meunier. Réflexions historiographiques et méthodologiques », dans Moulins
et meuniers dans les campagnes européennes IXe-XVIIIe siècle, 2002, p. 9-30 cite BLOCH, M.,
« Avènement et conquête du moulin à eau », Annales d’histoire économique et sociale, 8 (1935), p. 538-
563 ; BOURIN, M. (éd.), Pour une anthropologie du prélèvement seigneurial dans les campagnes
médiévales. XIe-XIVe siècles les mots, les temps, les lieux, 2007; FELLER, L. (éd.), Le marché de la terre
au Moyen âge, 2005; FELLER, L., Paysans et seigneurs au Moyen âge VIIIe-XVe siècles, 2007.
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