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ou des custodes 89 . La charge de connétable pouvait être tenue de manière héréditaire,
mais le roi la concédait généralement à des familiers, plaçant ainsi ses hommes les plus
loyaux à la tête des principales forteresses de son royaume 90 . Contrairement aux
vicomtes, les prévôts qui sont chargés de gérer les domaines propres du roi, ne tenaient
pas leur charge de manière héréditaire, ce qui permettait au roi de s’assurer de leur
fidélité et de leur loyauté. La permanence de ces postes de prévôt ou de baillis était donc
limitée, puisque le roi prenait garde à ce qu’ils ne tissent pas de liens trop forts avec
l’aristocratie locale. R. Heiser montre que, à la fin du XII e siècle, les connétables et les
custodes sont recrutés dans les mêmes milieux que les shérifs : ils appartiennent souvent
aux parentèles baronniales ou aux cercles de la cour. Cependant, à partir du règne de
Richard, le droit de garde d’un château commence à être monnayé par la Couronne.
Benoît de Peterborough raconte en effet que lorsque Richard monte sur le trône en
1189, il commence par remplacer l’essentiel du personnel qui composait la cour de son
père :
Il exigea d’eux de l’argent pour conserver leur office, et à ceux qui
n’avaient pas assez il le reprit aussitôt et les envoya en prison, où ils
n’avaient plus qu’à se lamenter et grincer des dents. Il installa ensuite
d’autres shérifs dans les lieux libérés et il mit en vente toutes les
autres charges, à savoir toute ce qui donne du pouvoir : les
seigneuries, les comtés, les vicomtés, les châteaux, les villes, les
forteresses etc. et toutes les autres choses similaires. 91
Pour les charges de connétable, Richard choisit des hommes possédant une
stature locale, plutôt que des courtisans. Les connétables devaient en effet avoir une
certaine autorité et une bonne réputation au sein de leur juridiction. Leurs
responsabilités n’étaient pas précisément définies, mais recouvraient diverses activités
comme l’approvisionnement et le ravitaillement des garnisons, la collecte des taxes, etc.
Ces tâches exigeaient donc du connétable une certaine maîtrise de l’espace qu’il
contrôlait.
89 HEISER, R. R., « Castles, constables, and politics in the late twelfth century English governance »,
Albion, 32: 1 (2000), p. 19-36, donne la liste en annexe des connétables des châteaux royaux.
90 Ibid. C’est le cas à Worcester et Bedford, à laquelle prétend la famille de Beauchamp ; à Richmond,
tenue par les Fitz Ruald ; à Oxford, par Henri d’Oilli ; à Lincol, par Gerard de Camvill et à Rochester, que
tenait les archevêques de Canterbury depuis Henri I er .
91 PETERBOROUGH, II, p. 90 : Qui autem non habebat quantum ab eo exigebatur, statim capiebatur, et
in carcerem mittebatur ubi erat fletus et stridor dentium, et alios vicecomites in loco depositorum
instituit. Et omnia erant ei venalia, scilicet potestates, dominationes, comitatus, vicecomitatus, castella,
villae, praedia et caetera iis similia. ; HEISER, R. R., « Richard I and his appointments to English
shrievalties », E.H.R., 112 (1997), p. 1-19.
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