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années de la vie de Mathilde qui résida principalement à Quevilly, jusqu’à sa mort en<br />

1167 155 . Dans les années 1180, Henri II décide d’installer, une communauté de<br />

lépreuses issues des familles aristocratiques de la région, connue par la suite comme la<br />

communauté de la Salle-aux-Puelles. Une charte sans doute émise entre 1185 et 1188<br />

confirme le don fait aux lépreuses de Quevilly, « de mon enclos et de ma demeure de<br />

Quevilly, où j’ai fait construire leur maison » 156 . L’installation des lépreuses dans ce<br />

manoir, sans doute resté inoccupé depuis la mort de Mathilde, marque la désaffection<br />

progressive d’Henri II pour Rouen, à la fin de son règne. La cession à l’ordre des<br />

Templiers du manoir de Sainte-Vaubourg, qu’Henri I er avait fait établir sur l’autre rive<br />

de la Seine en bordure de la forêt de Roumare, accompagne également ce mouvement<br />

de conversion des résidences royales aux alentours Rouen après 1174 157 . Les<br />

commanderies n’étaient pas nécessairement des hôpitaux, mais avaient souvent vocation<br />

à accueillir les vieux chevaliers ayant combattu en Terre Sainte et à s’occuper des<br />

pauvres 158 . Pour Daniel Le Blevec cependant, on ne peut assigner aux Templiers une<br />

fonction d’assistance identique à celle des Hospitaliers, même si dans leur règle, les<br />

prescriptions relatives à l’attitude envers les pauvres sont nombreuses 159 .<br />

En Normandie, les communautés religieuses chargées de s’occuper des malades<br />

étaient souvent des augustiniens. Le choix de chanoines ou de chanoinesses suivant la<br />

règle de saint Augustin pour s’occuper des léproseries et des hôpitaux était lié à leur<br />

refus de la réclusion qui leur donnait la capacité de vivre dans le siècle et d’être en<br />

relation avec la société urbaine et ses activités économiques 160 . Le ritualisme de l’action<br />

des moines empêchait en effet trop souvent les monastères de répondre concrètement<br />

155<br />

CHIBNALL, M., The Empress Matilda : queen consort, queen mother and Lady <strong>of</strong> the English, 1993,<br />

p. 188. ÉTIENNE-STEINER, C., La chapelle Saint-Julien du Petit-Quevilly, 1991 ; STRATFORD, N.,<br />

« The wall-paintings <strong>of</strong> the Petit-Quevilly », dans Medieval art, architecture and archaeology at Rouen,<br />

1993 ; STRATFORD, N., « Le Petit-Quevilly, Peintures murales de la chapelle Saint-Julien », dans<br />

Congrès archéologique de France: Monuments de Rouen et du Pays de Caux, 2003, p. 133-146. Les<br />

fresques de cette chapelle, qui a conservé presque intacte son architecture du XII e siècle, furent<br />

vraisemblablement exécutées par des artistes influencés par les modes de la peinture anglaise.<br />

156<br />

Acta Plantagenet (2533H) ; Recueil des actes d’Henri II , II, p. 296-297, n°DCLXXVIII: presenti<br />

carta mea confirmasse feminis leprosis de Keuilli clausum meum domorum mearum de Keuilli ubi<br />

mansionem suam construxi.<br />

157<br />

MIGUET, M., Templiers et Hospitaliers en Normandie, 1995, p.401-425.<br />

158<br />

LE BLÉVEC, D., La part du pauvre. L'assistance dans les pays du Bas-Rhône du XIIe siècle au milieu<br />

du XVe siècle, 2000, I, p. 87-97.<br />

159<br />

Ibid., I, p. 121.<br />

160<br />

ARNOUX, M., « Aux origines d'une léproserie : la pancarte de la Madeleine d'Orbec (1107-1135) »,<br />

dans Recueil d'études normandes <strong>of</strong>fert en hommage à Michel Nortier, Cahiers Léopold Delisle, 1995, p.<br />

209-222; ARNOUX, M.; GAZEAU, V. et DEMETZ, C. (eds.), Des clercs au service de la réforme.<br />

Études et documents sur les chanoines réguliers de la province de Rouen, 2000.<br />

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