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en Poitou 416 . De retour de captivité, Richard parvient à reprendre les places qui lui
avaient échappées. Lorsque Jean monte sur le trône, il semble que ce soit Aliénor qui ait
pris en charge l’administration du duché, fidélisant les villes en leur accordant des
chartes de franchises, notamment à Saint-Jean-d’Angély, La Rochelle, Niort, et Oléron
avant 1200 417 . Elle organise également la paix entre son fils et les barons poitevins en
leur accordant d’importantes concessions : les Lusignan voient ainsi reconnus leurs
droits sur le comté de la Marche et reçoivent les châteaux de Civray et Mervent 418 , les
Mauléon reçoivent Talmont, Moutiers, Curson, Benon et des droits sur La Rochelle 419 ,
tandis que le vicomte de Thouars obtient la garde de Chinon 420 .
Lorsque Philippe Auguste lance ses troupes pour s’emparer du Poitou en 1202,
Jean en a déjà organisé la défense. Dès le mois de mai, il envoie des subsides à Hugues
Larchevêque pour fortifier Secondigny, que Richard avait déjà fait renforcer ainsi que
pour Parthenay 421 . Le 25 juin 1200, il ordonne à son sénéchal d’Anjou, Guillaume des
Roches, de prendre £25 7s. 2d. sur la prévôté de Chinon pour que son ingénieur Maître
Urric construise des machines de sièges 422 , tandis que le prévôt de la ville est chargé de
fournir tout le matériel nécessaire à Maître Urric et ses charpentiers pour la construction
de ces machines 423 . En 1201, il réquisitionne le château de l’évêque de Poitiers à
416
Layettes, I, 176, mars 1193-94 n°414 : Homagium a Bernardo III vicecomite Brutiae Philippo regni
praestitum ; et n°415 : Gaufridus de Ranconio notas facit conditiones sub quibus hominem ligium domini
regis sese constituit, cité par BAUDRY, M.-P., Les fortifications des Plantagenêts en Poitou, 1154-1242,
2001.
417
HOLT, J. C., « Aliénor d’Aquitaine, Jean sans terre et la succession de 1199 », dans Y a-t-il une
civilisation du monde Plantagenêt ?, 1986, p. 95-100 cite Foedera, I, 1, p. 75, 77.
418
BARRIÈRE, B., « Le comté de la Marche, une pièce originale de l’héritage Lusignan », dans Limousin
médiéval. Le temps des créations. Occupation du sol, monde laïc, espace cistercien. Recueil d’articles,
2006, p. 379-388 ; PAINTER, S., « The lords of Lusignan in the eleventh and twelfth centuries »,
Speculum, 32: 1 (1957), p. 27-47.
419
Foedera, I, p. 116 et Rot. Chart., p., 11, 24, 25, 96. cités par BAUDRY, M.-P., Les fortifications des
Plantagenêts en Poitou, 1154-1242, 2001.
420
HOVEDEN, IV, p. 94-97.
421
Rot. Lit. Pat., p. 11 : Hugo Archiepiscopo Mandamus vobis quod Secondigny quod Rex Ricardus frater
noster vobis efforciavit et reddidit Redulfo de Tannay firmeritis et efforcietis et nos vobis erimus
auxilatores et defensores et vobis mandamus quod inde nos placitabitis qamdiu dominus erimus nisi pro
voluntate vostram ; Ibid., p. 215-228 ; BAUDRY, M.-P., « La politique de fortification des Plantagenêt
en Poitou 1154-1242 », dans A.N.S., 2002, p. 43-70.
422
Rotuli normanniae in Turri londinensi asservati, HARDY, T. D. (éd.), 1835, p. 27 (1200) : Willelmo
de Rupibus senescallus Andegavium salutem. Computate preposito de Chinon XXV lib. et VII s. et II d.
quod ipse posuit in ingeniis nostris faciendis per magistrum Urricum, Teste me ipso apud Chinon XXV
die Juni.
423
Ibid., p. 23 (1200) : Preposito de Chinon salutem. Precipimus tibi quod sine dilacione invenias
Magistro Urrico carpentario et meiremum et ea que ei fuerint necessaria ad petrarias et mangunellos et
ingenia nostra facienda. Et ei invenias necessaria ad VI equos et quatuor homines et ad corpus suum
donec venerimus apud Chinonem. Teste Johannes de Pratellis, apud Herbetot XXX die Maiis.
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