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d’Alphonse de Poitiers menée en 1243-1245 en Poitou 110 . Les indications de travaux
effectués après la conquête capétienne que l’on trouve dans ces enquêtes couvrent, en
effet, des territoires restés jusque là inaudibles dans les sources administratives.
Autre marqueur de l’hétérogénéité territoriale : le droit. Or, au sein des réformes
engagées par Henri II, dès son avènement, la justice a sans doute été le champ dans
lequel les transformations ont été le plus profondes.
1.2.3- Les jugements, assises et constitutions de lois
La « redécouverte » du droit romain au XII e siècle s’est accompagnée, en
pratique, d’un essor considérable des procédures judiciaires et de la documentation
juridique. En Angleterre, l’enregistrement des premiers rôles des cours de justice royale
apparaît sous le règne de Richard, mais il n’est pas impossible qu’ils aient existé dès le
règne d’Henri II. À la fin des années 1160, en effet, de plus en plus de brefs de nature
juridique sont envoyés sous forme de lettre closes 111 . Au cours de cette même décennie
sont enregistrés les actes qui mettent en place la réforme de la justice de droit commun.
Ainsi, les Constitutions et les Assises de Clarendon respectivement en 1164 et 1166
posent les principes de ce nouveau droit commun, fondé sur la compilation et la mise à
l’écrit des anciennes coutumes du royaume, telles qu’elles étaient pratiquées sous le
règne de Henri I er112 . À partir des années 1170 et de manière plus systématique encore
après les Assises à Northampton en 1176, des circuits de juges royaux itinérants – des
Eyres – sont mis en places 113 . Cette justice royale ne vient pas se substituer à la justice
des comtés ou des barons puisqu’elle a pour vocation de n’être qu’une cour d’appel. Les
110 BALDWIN, J. W., Philippe Auguste et son gouvernement: les fondations du pouvoir royal en France
au Moyen âge, 1994, p.377-387 ; CHÂTELAIN, A., « Recherches sur les châteaux de Philippe
Auguste », Archéologie médiévale, 21 (1991), p. 115-161; BARDONNET, A., « Registre des comptes
d'Aphonse comte de Poitiers (1243-1247) », Archives historiques du Poitou, 4 (1875); Ibid., « Comptes et
enquêtes d'Alphonse de Poitou 1253-1269 », 8 (1879); Ibid., « Enquêtes faites en Aunis par ordre
d'Alphonse, comte de Poitou, vers 1260 », 7 (1978).
111 HUDSON, J., Land, law, and lordship in Anglo-Norman England, 1997, p.259.
112 Ibid., p. 257-258. La constitution de Clarendon est connue grâce à sa retranscription par GERVAIS DE
CANTORBERY, The Historical Works, 1965 [1880], I, p. 214, HOVEDEN, I, 231 et Alan de
Tewkesbury, la comparaison de ces trois textes a été effectuée dans KNOWLES, M. D. et al., « Henry II's
Supplement to the Constitutions of Clarendon », E.H.R., 87: 345 (1972), p. 757-771. Pour les Assises de
Clarendon, elles sont éditées dans la préface de HOVEDEN, II, p. cii-cv. Voir aussi STUBBS, W. et
DAVIS, H.W.C., Select Charters and Other Illustrations of English Constitutional History from the
Earliest Times to the Reign of Edward the First, 1913, p. 135-146.
113 RICHARDSON, H. G. et SAYLES, G. O., The Governance of Mediaeval England : from the
Conquest to Magna carta, 1963, p.196; STUBBS, W. et DAVIS, H. W. C., Select Charters and Other
Illustrations of English Constitutional History from the Earliest Times to the Reign of Edward the First,
1913, p. 150-53
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