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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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les différentes parts de son empire, Richard se distinguait de la politique d’Henri II<br />

visant à construire un empire polycentrique. Bien qu’actant sa structure multi-<br />

territoriale, Richard s’attache toutefois moins à renforcer les identités territoriales autour<br />

du culte d’un saint porteur d’une mémoire locale qu’à renforcer la centralité de l’empire<br />

autour de la personne physique du roi, qu’il implante dans chacun de ses territoires.<br />

Dans cette perspective, la carte en anamorphose de Richard est révélatrice d’une<br />

certaine réalité, celle de la centralisation du pouvoir autour de la personne royale qui,<br />

durant la majeure partie du règne séjourne en Normandie. Cette centralisation accrue se<br />

traduit également, comme l’a fait remarquer Nicholas Vincent, par des transformations<br />

dans les pratiques de chancellerie actées par la charte de 1199 (voir chapitre 1) 73 . Ces<br />

transformations donnent également une nouvelle morphologie à la géographie<br />

administrative du règne de Jean.<br />

1.1.4- Jean, St Wulfstan et la construction de l’identité anglaise de la royauté<br />

Plantagenêt<br />

La carte en anamorphose des itinéraires de Jean, sous ses apparences de vénus<br />

magdalénienne, traduit assez nettement les discontinuités territoriales que provoque la<br />

conquête de Philippe Auguste, ainsi que la distance qu’elle introduit entre les différents<br />

territoires de l’empire. L’Aquitaine apparaît désormais lointaine, séparée du monde<br />

anglo-normand par le « ventre » de la marche poitevino-bretonne, mais les marges de<br />

l’espace britannique apparaissent proportionnellement beaucoup plus intégrées, à<br />

l’exception peut être de la Cornouaille. Cet éloignement apparent peut s’expliquer par le<br />

fait que l’espace le plus densément parcouru par Jean s’est déplacé latéralement par<br />

rapport à l’arc Douvres – Westminster – Southampton qui dominait le règne d’Henri,<br />

pour recouvrir l’espace de l’ancien royaume du Wessex.<br />

C’est dans cet espace que Jean, comte de Mortain, avait été possessionné par son<br />

père (Irlande) et son frère (comtés de Somerset, Dorset, Devon et Cornouailles) ainsi<br />

que par son mariage avec Isabelle de Gloucester, qui lui avait apporté Bristol et les<br />

principales résidences de la région. Cette partie de l’Angleterre était aussi celle dans<br />

laquelle les domaines royaux étaient les plus importants à l’époque d’Edward le<br />

Confesseur 74 . La plupart des étapes de Jean dans cette région étaient d’ailleurs des<br />

peuple normand ne pouvant ni ne voulant plus attendre encore, menacèrent de détruire la ville du Mans si<br />

le corps du roi ne leur était pas rendu au plus vite).<br />

73 VINCENT, N., « Why 1199 ? Bureaucracy and enrolment under John and his contemporaries », dans<br />

English Government in the Thirteenth Century, 2004, p. 18-48.<br />

74 HILL, D. H., An atlas <strong>of</strong> Anglo-Saxon England, 1981, p. 101, n°179 (lands <strong>of</strong> King Edward 1066).<br />

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