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cette date 262 . La construction de cette aula vient alors remplacer celle qui préexistait et
qui était alors manifestement trop exiguë pour accueillir les besoins croissants de la
cour, bien que suffisamment vaste pour contenir une centaine de convives, comme en
témoigne ce passage de Robert de Torigni :
L’année 1172, le jour de Noël, Henri le jeune était à Bur à coté de
Bayeux. Comme il tenait pour la première fois sa cour en Normandie,
il voulut la célébrer en organisant de magnifiques festivités. Se
trouvaient là, évêques, abbés, comtes, barons et encore beaucoup
d’autres personnes. Et en plus des nombreuses personnes déjà
présentes, arrivèrent Guillaume de Saint Jean, procurateur de la
Normandie, Guillaume filz Hamon, sénéchal de Bretagne, qui vint
avec le duc Geoffroy son maître. Ne pouvant tous manger dans la
chambre, ils interdirent à tout chevalier qui ne s’appelait pas
Guillaume de manger dans cette chambre. Après les avoir renvoyé, ils
restaient encore une centaine et une dizaine de chevaliers, qui
s’appelaient tous Guillaume, à l’exception de plusieurs qui portaient
d’autres noms, pour manger dans la aula avec le roi. 263
Le manoir comprenait également deux chapelles, comme le suggère la carte de
Jean Petite, Description particulière du diocèse de Bayeux (1675) (illustration 5.26),
l’une dédiée à saint Nicolas et l’autre à sainte Catherine, nom sous lequel sont connues
les ruines de Bur-le-Roi. Après la conquête de la Normandie par Philippe Auguste, cette
demeure qui avait été l’une des favorites des Plantagenêt est abandonnée par le pouvoir
capétien. Elle reste occupée par les gardes forestiers avant d’être détruite à la fin du
Moyen Âge 264 . Arcisse de Caumont attribue les fossés qui entouraient une très grande
partie du bois du Vernay à Henri II, bien que les rouleaux de l’Échiquier normand
indiquent d’importantes dépenses sous le règne de Richard et notamment en 1195, où il
est question de la clôture du parc avec 349 pieux que le roi fait venir du parc de Néhou,
récemment confisqué à Richard de Vernon 265 . Des réparations dans les demeures sont
262 RENOUX, A., « Résidences et châteaux ducaux normands au XIIe siècle. L'apport des sources
comptables et des données archéologiques », dans L'architecture normande au Moyen âge, 2001, p. 197-
217.
263 ROBERT DE TORIGNI dans RHF, XIII, p. 315 : Anno mclxxii Henricus Rex junior ad Natale fuit ad
Bur juxta Baiocum et quia tune primùm tenebat curiam in Normannia, voluit ut magnificè festivitas
celebraretur. Interfuerunt Episcopi Abbates, Comites, Barones, et multa multis largitus est. Et ut
appareat multitudo eorum qui interfuerunt cum Willelmus de S. Johanne Normanniae Procurator, et
Willelmus filius Hamonis Senescallus Britannise qui venerat cum Gaufrido Duce Britanniae domino suo,
comederent in quadam camera prohibuerunt ne quis Miles comederet in eadem camera qui non vocaretur
Willelmus et rejectis aliis de camera remanserunt centum et decem Milites, qui omnes vocabantur
Willelmi, exceptis plurimis aliis ejusdem nominis, qui comederunt in Aula cum Rege.
264 DE TOUSTAINT, M., Essai historique sur le château de Bur près de Bayeux, 1865, p. 42.
265 DE CAUMONT, A., Statistique monumentale du Calvados, 1857, p. 340 ; MRSN, II, p. 153 : £73 10s.
pro 349 perticis pali faciendi in parco de Neauhou ad claudendem parcem Regis de Buro. Cette même
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