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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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sous in liberatione pro mercede sua puis en 1187, 4 sous in liberatione pro servicio<br />

suo 102 . Cette double entrée suggère que merces et servicium ont alors un sens similaire,<br />

le merces rémunérant le service domestique. Il apparaît d’ailleurs souvent en plus de la<br />

rétribution d’un travail précis. Ainsi, en 1187, £13 sont déduites de la ferme de<br />

l’honneur de Bosham pour prendre du bois et réparer les esnèques (bateaux) du roi ainsi<br />

que pour le merces des charpentiers 103 . De même, en 1180, Robert de l’Île reçoit 3 sous<br />

pour apporter des ardoises aux travaux de Southampton et pour son merces 104 . Les pipe<br />

rolls utilisent plus souvent que merces, le terme de donum qui apparaît comme un<br />

équivalent pour la rémunération des agents gagés. Les dons et en particulier des dons de<br />

linge et de vêtements (pro pannis) viennent souvent s’ajouter comme forme de<br />

gratification en sus de la faible rémunération que leur apportait la possession de leur<br />

titre ou du travail effectué au service du roi. Par exemple, en 1198, Maître Euric qui<br />

s’est occupé de nombreux chantiers dans la vallée de la Seine reçoit £ a 20 in dono, à<br />

l’instar maître Yvon l’arbalestier, qui reçoit £ a 7 10s 105 .<br />

Revenons aux comptes de l’archevêché d’York. En 1186, les pipe rolls<br />

enregistrent, cette fois-ci, 19 sous in liberationibus pro corredio et mercede sua pour le<br />

jardinier de Scrooby 106 . Le terme corredium (qui donnera en anglais moderne les<br />

corrodies) désigne les provisions alimentaires ou vestimentaires, c'est-à-dire<br />

l’équipement nécessaire au domestique pour servir son maître. Contrairement aux<br />

liberationes, les corrodies relèvent d’une terminologie spécifique au vocabulaire<br />

ecclésiastique et désignent une forme de rémunération des laïcs au service de l’Église,<br />

vivant à l’intérieur des enclos monastiques 107 . Pour ce qui concerne les agents royaux, le<br />

terme le plus récurent est en effet moins celui de corredium que l’expression ad se<br />

sustentandum, c'est-à-dire, littéralement, pour sa nourriture ou pour l’entretien de ses<br />

vêtements ou de sa personne. Cette forme de rémunération, généralement conséquente,<br />

s’ajoute aux revenus des gages. En 1187, Alain de Valeneis obtient ainsi £60 « pour ses<br />

frais d’entretien à la garde de la tour de Douvres pour une année et demi » 108 ; en 1199,<br />

Caswalan fils d’Oen de Kuunoc, le gardien du château de Church Stretton, situé dans<br />

102<br />

PR 31 H.II, p. 78, PR 33 H.II, p. 97.<br />

103<br />

PR 33 H.II, p. 23 : pro maisremo et mercede carpentariorum in reparanda esnecca regis.<br />

104<br />

PR 26 H.II, p. 149 : de mercede sua et pro azesia portata Hanton ad eandem operationem.<br />

105<br />

MRSN, II, p. 301, 314.<br />

106<br />

PR 32 H.II, p. 101.<br />

107<br />

HARVEY, B. F., Living and Dying in England, 1100-1540. The Monastic Experience, 1995, chapitre<br />

VI, p. 179-208. Le problème des corrodies à la fin du Moyen Âge semble avoir été celui de la revente des<br />

denrées contre de l’argent, soulignant la montérisation généralisée du travail à cette date.<br />

108<br />

PR 33 H.II, p. 211.<br />

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