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construction des murs d’enceinte ayant rendus inutiles les fossés qui se trouvaient entre
la motte et la maison du roi, Richard décide de les faire remplir en 1195 353 . La motte est
en revanche conservée et même renforcée par une « colonne » 354 . Les fouilles
archéologiques ont montré que la motte avait été stabilisée par des structures en bois
profondément enfoncées dans la butte de terre, sans doute dès le règne d’Henri II, et que
ces structures ont été renforcées par des piliers en pierre 355 . Selon Steven Brindle et
Brian Keer, ceux-ci étaient néanmoins plus esthétiques que fonctionnels. Par la suite, les
dépenses sont essentiellement affectées à l’entretien et à la réparation des bâtiments.
Tous ces aménagements ainsi que ceux qu’Henri III effectuera au cours de son règne
ont contribué à faire de Windsor « l’un des plus beau châteaux », selon Mathieu Paris,
dont la splendeur reste inégalée dans toute l’Europe 356 .
Contrairement à Henri II et à Jean, c’est à Londres que Richard a engagé les plus
gros travaux en Angleterre. Si Henri II avait fait aménager et entretenir des
appartements dans la Tour, dès 1167, Richard dépense, en 1190, plus de £2880 pour 49
semaines, au cours desquelles sont reconstruits les anciens murs d’enceinte romains et
des fossés « d’une grande profondeur », selon Roger de Hoveden, pour les remplir
d’eau par une dérivation de la Tamise 357 . Le chantier se poursuit au cours des années
1190, sous la direction de Guillaume de Longchamp : il fait réparer les palissades, les
mangonneaux, les fossés « et tout ce qui est nécessaire qui se trouve autour de la Tour
de Londres » 358 . À l’angle sud-ouest des remparts est érigée la Bell Tower attribuée à
Richard et à Jean (voir illustration 5.46). S’agit-il de la tour « sous la tour » de Londres
qui apparaît en 1195 ? 359 À cette date, alors qu’il est rentré, Richard entreprend de faire
pontis et camere et aliarum domorum regis que fracte et combuste fuerant extra castellum regis de
Windresores per werram.
353 PR 7 Richard, p. 250 : £30 pro una columpna facienda et nondum perfecta ad sustentadam motam
castelli de Windlestore et pro claustro regis ibidem reparando et pro fossato prosternendo quod fuit inter
motam et domos regis (…) herbarium regis.
354 RP 8 Richard, p. 9 : 110s. in operatione i columpne perficiende ad sustentandam motam castelli de
Windresores et ad alia perficienda que annotatur in rotulo anni preteriti.
355 BRINDLE, S. et KERR, B., Windsor Revealed. New Light on the History of the Castle, 1997, p. 33.
356 MATHIEU PARIS, Flores historiarum, 1890, II, p.481.
357 PR 13 H. II, p. 1 : £74 : in operatione domorum turris Lundonie et domorum regis de Westminester
scilicet Nove Aule et camerare Regine; PR 24 H.II, p. 127: £13 6s. 8d. ad reparationem domorum regis in
Turri Londonie; PR 2 Richard, p. 4: £2880, 21s. 10d. in operatione Turris London de XLIX septimanis
que finiverunt die Sancti Martini ; IMPEY, E. (éd.), The White Tower, 2008, p. 5.
358 PR 5 Richard, p. 141 : £28 : ad operationem paliciorum et mangunellorum et aliorum necessariorum
circa Turrim Londonie; p. 132: £67 2s. 6d. in operatione et reparatione eiusdem Turris in paliciis et
mangunellis et fossatis emendandis. Selon Mathieu Paris, cependant, Longchamp échoua à remplir les
douves du château. cité par IMPEY, E. et PARNELL, G., The Tower of London : the official illustrated
history, 2000, p. 22.
359 PR 4 Richard, p. 301 : £20 : ad operatione turris de Lond' infra eandem turrim.
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